L'accident survenu dernièrement sur la RN1 à la hauteur de Borj Cédria et ayant coûté la vie à quatre des six membres d'une même famille démontre encore une fois que nos routes sont fortement accidentogènes C'est un accident de la circulation parmi tant d'autres qui surviennent chaque jour sur nos routes et qui, hélas, fauchent des vies humaines parfois innocentes. Une première analyse des causes citera certainement les deux premiers facteurs classiques et statistiquement identifiés et évoqués : le dépassement interdit (utilisation non sécurisée du couloir réservé aux véhicules circulant en sens inverse) et l'excès de vitesse. Conception très limitée de la réalité à notre humble avis. L'accident dont nous parlons ici est celui survenu dernièrement sur la Nationale n° 1 (RN1) à la hauteur de Borj Cédria (20 km environ au sud de Tunis) ayant coûté la vie à quatre personnes : la mère, son fils, sa fille et sa petite-fille. Soit quatre des six occupants d'une même voiture. Les faits ? La voiture de la famille décimée était en train de rouler tranquillement en direction de Tunis. Soudain une voiture venant en sens inverse empiète sur le couloir de la première et faillit la percuter de plein fouet, le conducteur de la première voiture essaya d'esquiver la seconde mais se fit percuter par derrière par un camion apparemment en excès de vitesse (la plaque indique une limitation à 70 km/h puis un peu plus loin à 50 km/h). La voiture percutée ainsi plongea dans un fossé à moins de deux mètres de l'asphalte. Eliminer les risques Considéré comme étant un point noir, le tronçon de la RN1 surfréquenté et grouillant de véhicules à caractère professionnel (utilitaires, camions, louages, taxis, autobus, engins de travaux publics…) sans compter les deux roues, a été le théâtre de véritables tragédies. Il le restera tant qu'aucun aménagement préventif ne vienne mettre fin à son triste statut. Il s'agit en fait d'un tronçon de route nationale qui traverse des agglomérations urbaines et où les automobilistes respectent rarement pour ne pas dire exceptionnellement les limitations de vitesse. Là, il est utile de rappeler que rares sont les fois où un dispositif à radar pour épingler les fautifs est mis en place. Il s'agit aussi d'un double sens sans séparation physique où les automobilistes indisciplinés (ces criminels) peuvent se hasarder très souvent impunément à rouler dans le couloir réservé au sens inverse. Plusieurs accidents ont eu lieu précisément à cause de cette réalité. Nous avons sur ces mêmes colonnes attiré plusieurs fois l'attention sur le fait qu'il est vital de créer une séparation physique en dur entre les deux sens qui aura pour autre utilité de permettre aux piétons de traverser la route dans des conditions plus sûres. Rien n'a été fait. Venons-en maintenant au dernier élément de ce triste décor : le fossé. Un risque énorme laissé sans protection. Des milliers de cet élément assassin du décor routier jonchent nos routes et qui ne semblent en aucun cas occasionner un malaise fût-il passager à ceux qui veillent sur l'état de nos routes. Autant d'éléments qui sont faciles à réunir sur n'importe laquelle de nos routes, mises à part les autoroutes qui font que les premières sont fortement accidentogènes, n'en déplaise à ceux qui s'obstinent à considérer le facteur humain entendre par là lié aux conducteurs comme étant la source première et quasi exclusive des accidents. Tant que cette vision des choses prime et que nos routes se résument selon certains à une bande d'asphalte sans équipements de sécurité (de jour et ceux de nuit), les accidents de ce genre continueront à se produire. Or la plupart des accidents qui surviennent sur nos routes sont moins complexe que l'exemple que nous venons d'évoquer et pourraient être évités en supprimant le risque de collision grâce à la séparation physique entre les deux sens. Un investissement nettement moins coûteux que celui engendré par ces tragédies.