Demain sera un autre jour. Demain commencera une nouvelle année. Mais pas pour Gaza. Dans cette bande de terre meurtrie, la guerre continue de faire rage. Hier comme aujourd'hui, le même scénario se répète. Rien n'est plus que terreur, désolation, famine, maladie et mort. Les Gazaouis vivent leur tragédie en direct sous le regard impassible du monde entier. Depuis 3 mois, les bombes pilonnent sans arrêt les civils palestiniens. Le décompte morbide se poursuit. Plus de 21.500 tués, près de 56 mille blessés, sans parler des disparus sous les décombres, difficiles à estimer. Israël multiplie les frappes à Rafah, dans le Sud. Là où l'armée a sommé la population de se déplacer « pour être à l'abri ». Même les convois humanitaires sont attaqués, alors qu'ils empruntaient « un itinéraire désigné par l'armée israélienne », déplore l'Unrwa. Les appels des pays, des dirigeants, des instances internationales restent sans réponse. L'ONU fait état de près de deux millions de personnes déplacées. L'OMS alerte sur le « grand danger » et les maladies infectieuses qui se propagent. Dans sa folie meurtrière, Israël n'écoute personne. Face à ce désastre humanitaire, les alliés d'Israël, outre leur appui inconditionnel, ont le chic de veiller au grain pour légitimer ce qui ne l'est pas. Et gare à celui qui dénonce le « génocide » des civils palestiniens, les pratiques des colons, le non-respect des règles de la guerre. Ce sont les ONG des pays du Sud à en avoir fait les frais, les premières. Précisément, les militants associatifs arabes. Pour avoir signé une pétition ou fait une déclaration dénonçant les pratiques d'Israël, ils ont vu le robinet des fonds asséché d'un coup. Aussi, ont-ils appris à leur corps défendant le sens précis des droits humains chez leurs bailleurs de fonds occidentaux. En théorie, pour donner des leçons aux autres sur le respect des valeurs humaines, ceux-là sont incollables, quand vient l'heure de la pratique, alors qu'ils sont directement mis en cause, ils trébuchent et tombent d'en haut.