Les joueurs chers n'ont pas toujours justifié leurs revenus qui donnent le tournis. Un joueur dont le transfert coûte les yeux de la tête est-il toujours une bonne affaire? A l'étranger, et dans la plupart des cas, oui : on paye énormément d'argent pour ramener des joueurs compétents qui donnent le plus techniquement mais aussi économiquement. Ce n'est pas le cas bien sûr dans notre monde de football où on ramène les joueurs non pas pour améliorer le niveau technique mais pour contrecarrer un concurrent direct et pour encombrer la liste des joueurs. On ne ramène pas un joueur suite à une étude réelle des besoins et de la capacité du club à honorer ses engagements. Cela s'applique surtout à nos grands clubs qui, souvent, mettent la barre haut pour acquérir un joueur (les exemples sont là qui l'attestent: Ferjani Sassi, Saber Khélifa, Ben Youssef...). Un joueur qui touche un salaire de 70.000 dinars, voire 100.000 dinars et qui s'intègre mal dans les vestiaires (décalage fou dans les salaires et sentiment d'injustice) est un problème. Acheter cher, même pour un favori, ne veut pas dire avoir la certitude de gagner un titre. Vous avez l'exemple du CA qui s'est mal renforcé la saison dernière en dépensant à droite et à gauche pour des résultats catastrophiques. Ou l'exemple de l'EST qui a investi sur une équipe entière la saison dernière, pour se classer deuxième in extremis. Détecter les bons joueurs ne veut pas dire tomber dans les surenchères et céder aux tentation inflationnistes. Au contraire. Miser sur le «low cost» pour un championnat aussi faible que le nôtre, mais un joueur jeune, motivé et ambitieux peut être une excellente idée. Le transfert de Jacques Besson de Gafsa au CA sans le moindre dinar (joueur en fin de contrat) est, à notre avis,une bonne affaire. C'est un joueur percutant qui a déjà fait ses preuves. Cette politique «low cost» est bien gérée par des clubs du milieu du tableau comme l'ES Métlaoui qui a créé un groupe autour de joueurs délaissés par les grands ou qui viennent d'autres clubs mal classés. Avec un entraîneur qui a su les prendre, ils ont cartonné et, aujourd'hui, ces joueurs sont demandés. L'AS Marsa a réussi, lui aussi, cette politique du «low cost» avec des recrutements étudiés, pas chers et efficaces. Les Ayadi, Jaziri, Yahia ont réussi alors qu'ils n'ont pas coûté cher. Il faut juste bien détecter et intégrer les nouvelles recrues. Les joueurs chers ne font pas l'affaire parfois. Souvent, même.