«Nous ne serons pas un parti qui vient s'ajouter à ceux s'activant déjà sur la scène nationale», souligne Mohsen Marzouk Finalement, Mohsen Marzouk est parvenu à créer son propre parti, Machrou Tounès, et à y occuper le poste de secrétaire général, après que Mohamed Troudi, ancien chef du bloc nidaïste au Parlement, et Houda Slim ont cherché, avant de se désister, à donner un semblant de compétition à la dernière journée du congrès constitutif du parti à Hammamet. Hier, Troudi et Slim se sont retirés de la course et Mohsen Marzouk a été élu à l'unanimité secrétaire général du parti. Reste qu'à la clôture du congrès et au vote des motions (politique, économique, sociale et règlement intérieur et motion générale), on ne savait pas encore si les membres du bureau politique du parti seront élus ou choisis par le secrétaire général ou par les membres du conseil national. Hier, avant l'annonce du choix à l'unanimité de Mohsen Marzouk en tant que secrétaire général du parti, Walid Jalled, député du groupe Al Horra et l'un des fondateurs de Machrou Tounès, a préféré minimiser sur les ondes de Mosaïque FM le semblant de fronde dont a fait montre le député Mustapha Ben Ahmed, lui aussi membre fondateur de Machrou Tounès qui critiquait «la gestion trop personnalisée et trop centralisée au sein du parti», en allusion aux méthodes de direction des préparatifs du congrès utilisées par le coordinateur général aujourd'hui secrétaire général du parti. Walid Jalled a notamment souligné : «Au sein de notre parti, nous n'avons rien à cacher et Mustapha Ben Ahmed a le droit de faire part de ses critiques et de ses observations. L'essentiel aujourd'hui est la naissance de Machrou Tounès en tant qu'alternative démocratique et progressiste à la bipolarisation qui domine la scène politique nationale. Et s'il existe un premier mérite à notre parti, c'est que nous avons respecté jusqu'ici nos promesses et nos engagements. Nous avons annoncé que nous ne pouvons pas être d'accord avec Ennahdha et ses choix et que ce parti n'assistera pas à notre congrès et nous avons été fidèles à nos promesses. Pour un front démocratique plus large Quant à Nida Tounès, c'est une page que nous avons tournée définitivement. C'est une machine qui a gagné les élections, mais qui n'a pas réussi à se transformer en un parti de gouvernement. Au sein de Marchrou Tounès, nous regardons maintenant vers l'avenir et l'avenir s'appelle les élections municipales». Quant à Mohsen Marzouk, fraîchement désigné S.G. du parti, il préfère parler des tâches qui attendent Machrou Tounès «qui ne sera pas un parti qui s'ajoutera aux autres partis déjà actifs sur la scène nationale». «Le mouvement, souligne-t-il, va se consacrer essentiellement à l'implantation locale et régionale avant la fin de l'année en cours». Et sans dire si d'ici le 30 juillet (date du départ officiel de Habib Essid et du démarrage du choix du prochain chef du gouvernement d'union nationale), Machrou Tounès pourrait changer d'avis et accepter de faire partie de ce même gouvernement, Mohsen Marzouk se contente de définir les qualités que doit réunir le prochain chef de gouvernement : «une personnalité qui sera capable de prendre les décisions et surtout de les appliquer». En attendant de trouver cette personnalité qui appliquera le programme commun des neuf partis et trois organisations nationales signataires de ce même programme et qui choisira lui-même ses ministres qui n'appartiendront pas forcément aux partis concepteurs du programme qu'ils auront à exécuter, Mohsen Marzouk appelle à la formation «d'un large front démocratique qui aura pour objectif de consacrer une approche patriotique moderniste et de permettre l'équilibre politique en Tunisie». Quels sont les partis qui pourraient constituer ce front ? Mohsen Marzouk n'en fournit aucune indication, mais on peut déduire qu'il pense à ceux qu'il a invités aux travaux du congrès de son parti et qu'il estime partager avec Al Machrou les grandes orientations.