Le secrétaire général du mouvement Projet de la Tunisie, Mohsen Marzouk, a indiqué que le nouveau gouvernement doit avoir une politique communicationnelle claire et faire preuve de courage dans la prise de décisions. Dans une déclaration de presse en marge d'une cérémonie au mausolée Bourguiba, en hommage au président défunt Habib Bourguiba, Mohsen Marzouk a souligné que le prochain gouvernement doit aussi faire preuve de transparence et dire toute la vérité aux Tunisiens, notamment sur la situation financière du pays et celle des finances publiques. Le prochain gouvernement, a-t-il ajouté, doit prendre des mesures exceptionnelles pour assurer les financements nécessaires au budget de l'Etat. Il doit aussi adopter une méthode de travail qui lui permet d'éviter la bureaucratie et de lutter contre la corruption. Selon Mohsen Marzouk, la proposition de Youssef Chahed au poste de chef de gouvernement est «un retour au système des quotas partisans». Le nouveau gouvernement ne sera pas un gouvernement d'union nationale, a-t-il estimé, relevant que la position définitive de son parti sera annoncée le jour du vote de confiance. L'Ugtt : dans les meilleurs délais De son côté, le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Bouali Mbarki, a réitéré, hier, l'appel de l'organisation syndicale à accélérer la formation du gouvernement d'union nationale, soulignant qu'au-delà des personnes et des noms, cette question exige le respect des engagements et du programme prévu par l'accord de Carthage. S'exprimant à Hammamet en marge du démarrage des travaux d'une conférence syndicale sur le secteur du textile, Mbarki a souligné que la classe politique est appelée, quant à elle, à se tenir à l'écart de toute ingérence car, a-t-il insisté, «c'est bien l'avenir de la Tunisie qui est en jeu». Plus tôt dans la journée, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, avait confié au ministre des Affaires locales dans le gouvernement sortant, Youssef Chahed, la mission de présider et de former le gouvernement d'union nationale. Dans une déclaration aux médias à l'issue de sa désignation officielle, Youssef Chahed a annoncé que les concertations avec les parties politiques, les organisations et les personnalités nationales sur la formation de ce gouvernement démarreront sous peu. Mohamed Bennour, (Ettakatol) : Laissons de côté les alliances «On ne va pas polémiquer sur les alliances car les Tunisiens n'acceptent plus que le pouvoir redevienne une affaire de famille et le président de la République le sait très bien. Ce qui compte aujourd'hui, c'est les intentions de M. Youssef Chahed. Va-t-il mettre fin aux activités de plus en plus intenses des mafieux et des barons de la contrebande ? Il est grand temps aujourd'hui de restaurer l'autorité de l'Etat. Va-t-il accélérer le processus défini par la Constitution pour l'instauration des structures régionales et locales afin d'en finir avec un pouvoir centralisé et sclérosé ? Enfin, va-t-il former un gouvernement qui ne repose plus sur un équilibre précaire de partage de pouvoirs entre partis politiques, mais un gouvernement apte à affronter les grands défis, à savoir la sécurité, l'emploi, le développement des régions défavorisées et la croissance économique. Nida a promis dans son programme électoral la création de 50.000 emplois et un budget de 125 milliards pour l'investissement. C'est sur cette base que M. Youssef Chahed sera jugé et non pas sur son arbre généalogique. Les Tunisiens n'admettront pas un chef de gouvernement qui se laisse manipuler par l'institution présidentielle».