The Idol, Jason Bourne, Moi, Daniel Blake et Baccalauréat...Le meilleur du cinéma sur nos écrans. Le 7e art a toujours eu sa place dans la programmation du Festival international de Carthage et c'est à partir d'hier, 22 août, et quatre soirées durant, qu'on a déployé le grand écran pour une sélection du meilleur cru du cinéma mondial, dont les très attendus Moi Daniel Blake de Ken Loach, Palme d'or du Festival de Cannes 2016, Baccalauréat de Christian Mangiu, prix de la meilleure mise en scène de la dernière édition du Festival de Cannes 2016 et Jason Bourne de Paul Greengrass, un blockbuster et un thriller d'espionnage high-tech avec un Matt Damon de plus en plus physique et un Tommy Lee Jones tout en duplicité. Le film de l'ouverture The Idol, réalisé par Hany Abou Assaad, projeté hier, est le premier long métrage tourné dans la Bande de Gaza, depuis deux décennies. Un film qui s'inspire de la vie et du combat de «Mohamed Assaf», jeune Palestinien de la Bande de Gaza, lauréat du concours de chant télévisé «Arab Idol». Un jeune qui a porté le rêve de tout un peuple et qui est devenu, depuis, ambassadeur de bonne volonté pour la paix par l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, et le gouvernement palestinien l'a également nommé «Ambassadeur de la culture et des arts». «Le film est un hommage à Gaza», a expliqué Hany Abou Assaad, le réalisateur primé à Cannes et deux fois nominé aux Oscars. L'odyssée d'Assaf est racontée au rythme haletant d'un film d'action. Ne serait-ce que pour participer, Assaf a dû se débrouiller pour s'extirper de Gaza, soumise à un blocus israélien et égyptien. Arrivé au Caire, il est loin d'être au bout de ses peines... Le film, qui a été présenté au prestigieux Festival de Toronto l'année dernière, a été accueilli avec enthousiasme à Gaza, où il a été projeté au cours d'un exceptionnel festival du film. Quand vous entrez à Gaza «tout est fait pour vous faire penser que vous êtes en route pour l'enfer», lance le réalisateur, «mais une fois que vous êtes à Gaza, vous vous libérez, vous devenez un esprit libre». Après deux films bouleversants sur le conflit israélo-palestinien (Paradise Now en 2005 et Omar en 2013), le réalisateur palestinien Hany Abou Assaad élargit son spectre pour son film le plus ouvert tout en restant fidèle à ses racines. The Idol est le genre de film qui fait du bien aujourd'hui. Un long métrage généreux et sensible qui en fait une espèce de Slumdog Millionaire à la sauce gazaouie. Grâce à un sens du rythme digne d'un thriller, Hany Abou Assaad maintient la tension, même si on connaît déjà la fin. Un final où on se réjouit pour Mohamed Assaf (joliment interprété par Tawfik Barhom) qui devient la fierté de tout un peuple qu'on a trop rarement l'occasion de voir rêver... Le programme cinéma Carthage se poursuit jusqu'au 25 août avec : Jason Bourne, de Paul Greengrass, Moi, Daniel Blake, de Ken Loach et Baccalauréat de Christian Mangiu.