Une conférence parlementaire, deux jours après, sur « les équilibres financiers et les exigences de l'étape » C'est bien décidé, en cette session parlementaire si exceptionnelle. La séance plénière dédiée au vote de confiance au nouveau gouvernement Chahed, à peine annoncée, il y a deux jours, après de longues tractations partisanes, aura, finalement, lieu vendredi prochain, dans l'hémicycle du Bardo. L'annonce a été faite lors d'un bref point de presse donné, hier après-midi, au terme de la réunion du bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), dont la tenue intervient suite à la demande du président de la République, M. Béji Caïd Essebsi, conformément à l'article 57 de la nouvelle Constitution. En fait, faut-il le rappeler, une correspondance dans ce sens vient d'être adressée au président du parlement, moins de 24 heures après la composition de la nouvelle équipe gouvernementale. D'emblée, M. Mohamed Ennaceur, président de l'ARP, a souligné que les 217 députés sont, tous, appelés à assister à la plénière prévue au cours de cette semaine dont l'objectif est de voter contre ou pour cette nouvelle formation gouvernementale. Quoi qu'il en soit, la journée du 26 août 2016 sera ainsi des plus cruciales pour le nouveau chef de gouvernement succédant à M. Habib Essid. De facto, s'il est plébiscité, le gouvernement Chahed sera, alors, classé 9e au bout de cinq années post-révolution. Entre-temps, il lui est possible, si besoin est, de subir d'autres retouches avant qu'il ne soit présenté en plénière. L'ordre du jour d'une séance extraordinaire Comment va s'organiser, vendredi prochain à l'Assemblée, la séance de vote de confiance? Elle doit, forcément, obéir aux dispositions juridiques relatives au règlement intérieur de l'ARP, note M. Ennaceur. Et de préciser qu'il y a, d'habitude, des procédures à suivre, la séance plénière sera, a priori, ponctuée d'une récitation du Coran, suivie de l'hymne national. Puis, le président de l'ARP présentera l'objet de la séance. La parole sera, par la suite, donnée au nouveau chef du gouvernement désigné qui doit faire, devant les députés, un bref exposé de son programme d'action, afin d'obtenir leur confiance à la majorité absolue, soit au moins 109 voix. Le débat s'ouvrira, alors, aux questions des députés, dans la limite du temps alloué à la séance, à raison de 3 minutes pour chacun. Et au chef du gouvernement d'y apporter réponses. La séance sera levée entre-temps, pour reprendre ensuite et céder la place au vote de confiance. Si le débat se poursuit tardivement vendredi, on devra, dès lors, reprendre le lendemain matin, explique le président de l'ARP. Une fois votée et officialisée, la nouvelle équipe de Yousef Chahed passera, sans délai, à la prestation de serment devant le président de la République. Conférence parlementaire envisagée Dans la foulée, le bureau de l'ARP a aussi convenu d'organiser, deux jours après le vote de confiance, une conférence parlementaire à laquelle sera conviée une pléiade d'experts économiques. MM. Fayçal Derbal, Hechmi Alya et Habib Karaouli sont des spécialistes qui auront ainsi à animer le débat. Il s'articulera autour du thème : « Les équilibres financiers et les exigences de l'étape », un dossier brûlant figurant au programme d'action du prochain gouvernement qui se retrouvera face à une conjoncture économique très difficile. Le débat portera, alors, sur les difficultés de subvenir aux ressources de l'Etat, en termes d'impôts et de prêts. Ce qui nous met sous la pression de l'endettement à l'étranger. Jusqu'à quel point peut-on supporter le fardeau ? Existe-t-il un plafond de dettes encore permis et qui n'affecte, en aucun cas, notre souveraineté? Autre facteur déterminant de nos équilibres financiers, celui des impôts. Comment sensibiliser les contribuables à renflouer davantage les caisses, déjà, vides de l'Etat ? Autre question, le financement de l'économie nationale, de manière à fournir les liquidités bancaires nécessaires. De surcroît, ajoute M. Ennaceur, le financement des caisses sociales pour préserver les droits des assurés sociaux pose encore problème. Déficitaires, ces caisses font, aujourd'hui, défaut. Comment parvenir à s'en sortir? Autant de solutions s'imposent. Rappelons que le président du Parlement a insisté sur la présence des 217 députés à la séance plénière de vendredi. Car le vote de confiance au gouvernement mérite bien la messe.