L'apothéose de la saison dernière approche à grands pas. L'apathie est supplantée par la ferveur. Pour toucher au but, le CA devra faire face à l'EST dans ce qui pourrait faire figure de finale idéale si on occulte la saison catastrophique du Club Africain. Kais Yaâkoubi, appelé à la rescousse, pourra, cette fois, s'appuyer sur un groupe presque au complet, Belkhiter non encore qualifié, étant le seul absent d'importance au sein de l'effectif. Ce CA, rappelons- le, n'a pas vraiment vécu un parcours mouvementé pour atteindre le dernier carré et la finale. Les embûches, il les a traversées sans encombre, tranquillement. Contrairement au championnat où il fut en proie aux doutes tout au long de la phase retour. Le CA revient de loin, de très loin même. La saison écoulée fut particulièrement mouvementée pour un club qui a connu quatre entraîneurs depuis l'été dernier. Finalement situé dans le ventre mou du classement, il a même flirté un temps dangereusement avec la zone rouge. C'est dire combien la Coupe de Tunisie fait figure de seul moyen de sauver la saison. A cet effet, Yaâkoubi pourra s'appuyer sur le retour de l'homme fort du milieu, Abdelkader Oueslati. Les autres cadres ont, quant à eux, alterné le bon et le moins bon et auront forcément fort à faire pour espérer poser les mains sur le trophée. Un derby est toujours un match à part. La motivation est là et il s'agit juste de la réguler car c'est aussi une arme à double tranchant qui peut agir dans les deux sens. Revanchards à souhait après les deux revers infligés par ce même adversaire en championnat, les Clubistes voudront prouver à leur public qu'ils valent mieux que les caricatures réalisées à leur effigie sur les réseaux sociaux, il y a peu. Pourquoi Ifa a une bonne tête de héros ? Critiqué et raillé, le défenseur axial du CA n'en reste pas moins l'un des joueurs les plus en vue actuellement. On serait presque tenté de dire qu'il a le profil parfait pour faire rêver les supporters clubistes lors de la finale face à l'EST. Pourquoi ? Parce qu'il a sorti le CA d'une situation désespérée en fin de match face à l'ASM. Depuis peu, Ifa retrouve des couleurs. Que ce soit face à l'ES Métlaoui, que ce soit en amical quelques jours avant ou récemment devant les banlieusards, il semble revenir à un niveau de jeu appréciable, perdant par la même quelques kilos superflus et prenant ses responsabilités quand le ballon peine à se loger dans les filets adverses. Eh oui ! Au milieu d'un océan de joueurs maladroits et nonchalants (canicule et qualité de la pelouse de La Marsa), Ifa a su tirer son épingle du jeu dans la stratégie de Yaâkoubi. Volontaire et déterminé, il a su faire la différence et a convaincu. Ce pourrait être le match de la réconciliation avec les fans clubistes. Ifa sait maintenant ce qu'il lui reste à faire. Continuer sur sa lancée en enflammant la rencontre, en se battant et en mouillant le maillot comme il sait le faire. Bref, il a peut-être participé à un des tournants de la saison du club de Bab Jedid. Alors qu'autour de lui, plus d'un joueur avait les jambes flageolantes, pétrifié par l'enjeu de cette demi-finale, il a su, aux côtés des Fakhri, Jaziri et autres Oueslati, garder la concentration jusqu'au bout. Pur produit du CA, Ifa connaît comme personne l'importance du derby à venir CA-EST, qui plus est en finale de Dame Coupe. Avec une motivation intacte, il pourrait booster le onze clubiste et définitivement convaincre les supporters qui le boudent quasiment depuis deux ans.