En avant-première au Festival international de Carthage et à partir du 1er septembre sur nos écrans à Tunis et dans les régions. L'écran du théâtre antique de Carthage s'est éclairé, comme il l'a toujours fait depuis des décennies, pour projeter l'une des plus belles et récentes œuvre cinématographique qui a marqué l'actualité du 7e Art. Il s'agit de «The Idol» (Ya tir Ettayer), le long métrage de Hani Abu Assad, sorti pour la première fois en janvier 2016, d'après un scénario de Hani Abu Assad et Samah Zouabi avec à l'affiche, Tawfik Brahem dans le rôle de Abu Assad, Nadine Labaki, Hiba Atallah, Kaies Atallah, Ahmed Arrokh, Abdelkarim Barakeh, Saber Schaiem et Ahmed Kacem. Le film est en soi un défi lancé par son réalisateur qui a rapporté des images réelles tournées pour la première fois à Gaza, célébrant la vie et le parcours de Mohamed Assaf (candidat et lauréat du télé crochet Arab Idol) qui n'a pas été seulement une belle voix qui a fasciné public et jury, mais plus encore. Mohamed Assaf est une icône palestinienne et un artiste dont l'apparition chaque semaine à travers les télévisions est un rendez-vous réunissant tous les Palestiniens autour de lui et autour du projet qu'il porte «porter la voix des Palestiniens à travers le monde». «The Idol» est une histoire fondamentalement humaniste qui se distingue par une écriture cinématographique qui se veut universelle sur un fond de tragicomédie à travers laquelle le réalisateur a réussi à transmettre le vécu quotidien des Palestiniens, leurs rêves et leurs aspirations rompant ainsi avec les clichés désuets et les stéréotypes réducteurs. Mais au-delà de la vie et du parcours de Mohamed Assaf, le film retrace avec une grande fidélité la réalité du peuple palestinien et son aspiration à la libération. Le film est un message d'espoir, mais aussi une œuvre dramatique d'après une histoire vraie où le réalisateur a réussi à introduire des éléments fictionnels au scénario qui n'ont fait que consolider la structure générale du film et lui conférer le statut d'œuvre cinématographique. De l'histoire du visa falsifié permettant à l'artiste d'entrer en Egypte, au décor réaliste, en passant par la musique et les effets sonores, le film de Hani Abu Assad est une œuvre poignante où se confondent les réalités et les rêves sur une trame de sensibilité à fleur de peau. Bien que l'histoire semble plus légère, ce troisième film d'Abu Assad ne s'éloigne pas de l'univers de «Paradise Now» et «Omar», deux œuvres sous haute tension tissées dans les fils d'une réalité au-delà de l'entendement. Mais «The Idol» apporte plus de fraîcheur, il part d'un rêve simple d'un enfant qui devient le rêve de tout un peuple. Et puisque Hani Abu Assad est un scénariste de grand talent et un cinéaste d'une extrême technicité, il a su faire monter la sauce d'une histoire dont on connaît déjà la fin, une histoire qui peut paraître anodine et dont on suit avec attention les nombreuses péripéties. Hani est un réalisateur qui sait raconter des histoires, qui sait nous prendre pas les sentiments, comment rendre un drame, le parsemer de pointes de rires, comment créer le rêve, suivre la trajectoire et surtout il maîtrise l'art du dosage... le mélo n'est pas le maître mot de ce film, bien que tous les ingrédients y sont. «The Idol» est film bien ficelé, qui raconte, conte, montre et démontre ce qu'il y a d'humain en nous. Délibérément, ses personnages sont tous positifs, choses rares dans des films palestiniens ou racontant des histoires en zone de conflit. La domination israélienne on la ressent dans les décors, dans le quotidien, mais on ne force jamais le trait. L'histoire que raconte Hani Abu Assad est une histoire simple qui n'accepte aucune complication.