Avant-hier soir sur la scène du centre culturel de Hammamet, un public nombreux a assisté à l'ouverture de la première édition du festival Juste pour rire dans sa version tunisienne. Un festival qui met sous les projecteurs les talents humoristiques tunisiens et accueille la fine fleur de la scène internationale. Le spectacle d'ouverture fut avec «Farka Saboun» de Moez Toumi et Aziza Boulabiar. Il est 22h30, après un mot d'accueil des organisateurs et du comité directeur composé de Zeineb Melki, Gilles Morin et le grand acteur Fathi Haddaoui, le spectacle peut enfin commencer. Dans un décor de laverie, une lumière tamisée, sur fond de musique douce, Aziza Boulabiar fait son entrée sur les planches du théâtre de Hammamet, sous les applaudissements du public. Une voix de vieille dame s'entend au loin; méconnaissable dans son costume de femme, Moez Toumi la rejoint sur scène. Que le spectacle commence, désormais il n'y a plus que Zina, Aziza et le public. Avec beaucoup d'humour, le duo aborde tous les sujets qui dérangent tels que la politique, la religion, la crise économique, la liberté, l'impact des réseaux sociaux, la montée du salafisme et du terrorisme, les grèves à répétition, les manifestations, bref en gros... l'état du pays. Tout cela se fait avec tellement de douceur avec des sous-entendus, qu'on en rit. Ce qui est encore mieux, c'est que grâce à la personnalité attachante de ces deux dames auxquelles on identifie nos grands-mères, nos grandes tantes et les dames de nos quartiers, par les proverbes qu'elles utilisent et les expressions typiquement tunisiennes, on sent à peine la critique et on comprend très bien la moralité de l'histoire. Bref, c'est un détournement de la réalité, ils font passer des messages sur notre quotidien, avec humour. Au final, c'est une pièce très sympathique, et l'ambiance était très chaleureuse, grâce au public très réactif. «Je suis très content de cette soirée d'ouverture», nous confie Moez Toumi. Le texte de la pièce a été légèrement modifié, pour être en symbiose avec l'actualité, le tout sans s'éloigner de l'histoire de la pièce qui est le quotidien de ces deux vieilles dames, vivant dans une maison de retraite et essayant d'égayer leur quotidien en s'occupant à la buanderie.