Ce n'est en réalité qu'une confirmation. L'ascension du milieu polyvalent «sang et or» Ghaylène Chaâlali s'inscrit dans le droit fil d'une trajectoire rectiligne. Déjà, aux deux derniers tours de la coupe de Tunisie, le jeune playmaker a démontré des ressources insoupçonnables. Dans son sillage, la ligne médiane trouvait une énergie qui permettait au club de Bab Souika de sortir indemne du guêpier de Sousse, puis de Gabès. Hier, dans un milieu royal, il donnait le tempo, temporisait quand il le fallait, relançait juste et adressait des transversales précises qui désarçonnaient un ensemble clubiste lourd et emprunté. Son aisance, sa vision, son intelligence et son activité débordante faisaient la différence à partir d'un milieu de terrain que les hommes d'Ammar Souayah ont vite fait de maîtriser. Infatigable, généreux et lucide, le bonhomme semblait posséder des poumons d'acier. Il n'allait du reste jamais relâcher l'étreinte, y compris et surtout au moment où son équipe dominait en première période sans toutefois trouver l'ouverture. Qui aurait cru que ce joker pas toujours titularisé la saison derrière allait devenir aussi vite l'élément qui fait jouer toute l'équipe. Le Club Africain timoré, physiquement à plat et incapable de se créer une seule occasion jusqu'à la 75e minute subissait régulièrement l'ascendant adverse sous les coups de boutoir de Sassi et Chaâlali qui ne se contentaient pas de récupérer, mais relançaient aussi proprement. En face, la paire Yahia-Khelil était submergée de travail défensif, ce qui l'empêchait d'assurer le volet offensif. Ce Chaâlali mérite vraiment une chance en équipe nationale, la forme qu'il traverse en fait en tout cas un candidat sérieux à une place parmi les Aigles de Carthage.