A l'orée de la nouvelle saison avec ses multiples challenges sur le double plan local et continental, les Etoilés se doivent de gérer les contretemps avec un meilleur discernement. Il est clair que la vie du club sahélien n'a jamais été et ne sera nullement facile à gérer pour plusieurs raisons, pour un club qui requiert une forte dose d'appartenance pour une frange considérable de férus de l'Etoile —l'ancienne gloire du club Abdesselem Adhouma disait que l'Etoile est une seconde identité—. De ce fait, dans les périodes de disette comme dans des époques de gloire et de consécration comme c'est le cas actuellement, il y a toujours eu cette espèce d'effervescence par moments démesurée, voire irrationnelle autour du club qui rend parfois la vie difficile aux dirigeants, joueurs et staff technique. Du coup, on manque remarquablement de sérénité et de pondération dans les deux situations, d'où une certaine fébrilité récurrente qui perturbe considérablement parfois le quotidien, et ceci à la première contre-performance comme cela a été le cas suite à l'élimination de la Coupe de Tunisie face au rival espérantiste. Dans ce registre, au-delà de la défaite, qui n'a d'ailleurs rien d'humiliant, c'est essentiellement cette nervosité excessive et cette fébrilité déstabilisante qui ont gagné toutes les composantes du club. L'attitude de Benzarti en est la parfaite mais désolante illustration. Dans ce registre, la solidarité a toujours été un véritable socle pour un club de l'envergure de l'Etoile comme c'était le cas à l'issue de l'annonce de la sanction infligée à Benzarti, où Ridha Charfeddine, Zied Jaziri et Houssein Jenayeh ont clairement manifesté leur soutien «inconditionnel» à leur coach. Mais il va falloir se pencher sérieusement sur un véritable mode de conduite plus sobre et apte à négocier les différents aléas avec davantage de sang-froid et de raison pour l'intérêt de l'équipe. La grandeur se forge sur fond d'adaptabilité mentale à géométrie variable face à toutes sortes d'irrégularités chez les joueurs, le staff technique et les dirigeants. Bref, le cercle restreint du club sahélien doit se préparer et dès à présent aux faux pas et aux périodes creuses de la saison. D'autant plus que les Etoilés avec leur double statut de champion sur la double échelle locale et continentale seront sous les feux de la rampe et feront l'objet d'une pression énorme de toutes parts. Il est vrai que l'establishment d'un grand club qu'est l'Etoile doit montrer des signes visibles de solidarité et de cohésion. Mais il n'en demeure pas moins que chaque partie du cercle restreint du club doit faire sa propre mea-culpa et procéder à un véritable travail sur soi pour appréhender les différents aléas et désagréments avec plus de raison. L'occasion ou jamais ! Nul doute,les Etoilés ne pourront plus envisager les futures échéances avec le même nombre restreint de joueurs et avec un tel conservatisme en matière de choix de joueurs de la part de Faouzi Benzarti,et cela se voit clairement compte tenu des signes manifestes d'essoufflement chez certains éléments sollicités pendant trois saisons. En effet, intégrer de nouveaux joueurs au talent indéniable est devenu inévitable, voire stratégique pour l'équipe. La rencontre face au FUS a été l'occasion de découvrir le potentiel des Amri, Godspower et Kechrida qui ont montré qu'ils pourront rendre d'énormes services à l'équipe. Ils ont, en outre, démontré qu'ils ont vite adopté les fondamentaux du jeu préconisé par leur coach, tels que le pressing sur le porteur de la balle, les accélérations et le jeu court. L'occasion est vraiment propice pour le staff technique étoilé pour accorder un temps de jeu plus important à ces jeunes talents...