Moez Kammoun vient de donner le dernier clap à son nouveau film avec pour principaux personnages Monoôm Chouayat, Souhir Ben Amara et Foued Litaïem. Lors de la préparation de son nouveau film Le démon de midi (Chitan el kaïla), Moez Kammoun nous a confié qu'il allait s'attaquer à un nouveau style avec une «esthétique et une utilisation particulière des décors». Cette fois, le réalisateur semble bien déterminé à laisser sa narration se dorer au soleil puisqu'une importante partie du film se joue dans le sud tunisien. Il n'y a pas meilleur endroit pour se mesurer au soleil et en extraire la substantifique moelle afin d'enrichir un langage cinématographique. Cela dit, le film n'a pas uniquement le sud tunisien comme décors puisqu'il nous fait voyager dans plusieurs endroits de Tunisie en partant de la capitale. C'est de la composition de ces différents décors et de leur «broderie» sur la narration que Le démon de midi tirera son originalité. Rappelons le synopsis de ce film : Criblé de dettes, le mari de Fatma finit en prison et celle-ci se retrouve contrainte de déménager dans le sud tunisien. Sur le plateau de tournage Monoôm Chouayât, qui partage l'affiche avec Souhir Ben Amara et Foued Litaïem, nous a déclaré : «C'est ma première expérience avec Moez Kammoun, il m'a appelé avant de terminer la dernière version du scénario et m'a demandé ce que j'en pensais. J'ai tout de suite adhéré même si j'avais d'autres engagements. Avec ce film je sors déjà des rôles que j'ai interprétés jusque-là et qui sont inscrits dans une catégorie sociale précise. Avec ce rôle, je gravis l'échelon social et j'interprète le rôle d'un homme d'affaires qui perd tout ce qu'il possède à cause d'une dette de jeu. C'est un rôle qui me permet de différencier mon jeu d'acteur. La partie qui sera tournée dans le sud tunisien va également me donner la possibilité de jouer dans des espaces vastes et qui ont une autre respiration. Le plus important pour moi, c'est également de travailler avec Moez pour la première fois et de découvrir sa vision et son esthétique dans le cinéma. Le fait de me retrouver avec des comédiens comme Souhir Ben Amara et Foued Litaïem sur ce plateau me réjouit énormément parce que c'est la première fois que je joue avec eux». Pour sa part, Michel Baudour, chef opérateur du film, ajoutera : «C'est le troisième film que je fais avec Moez et je trouve qu'il appartient à un ton un peu différent des autres parce qu'il a un côté mystérieux qui n'a pas été développé dans les films précédents. C'est un film qui joue un peu sur l'anecdote mais c'est une histoire qui mérite d'être filmée. J'ai beaucoup de plaisir à tourner avec Moez parce qu'on a développé des affinités professionnelles qui nous permettent de communiquer efficacement. On peut également dire qu'on a un langage commun. Côté image, le fait que le film a pour décor différents endroits en Tunisie, de la ville au désert, m'offre plus de possibilités de travailler avec la lumière. C'est comme si j'avais à chaque fois des sources différentes que je dois interroger et avec lesquelles je dois composer. Pour moi c'est vrai régal !».