Le court-métrage «La femme mirage» de Khalil Ben Romdhane a été sélectionné dans la section compétition officielle Cèdre d'or des films universels Khalil Ben Romdhane a une passion: le cinéma. Ce jeune homme blond, à l'allure de viking, âgé de 25 ans, aime saisir des fragments de vie à travers l'objectif de sa caméra d'amateur. Après le lycée, il choisit l'Ecole supérieure d'architecture, d'audiovisuel et de design où il s'inscrit dans la spécialité prises de vue. Dès la première année, il apprend l'abc et s'initie aux différentes techniques de prises de vue. C'est en deuxième année que le déclic se produit. Le jeune homme décide de mettre sur pellicule le quotidien banal et amer d'une vieille femme de ménage qui effectue des travaux de nettoyage dans une station de métro de Bab Saâdoun et qui, comme des milliers de femmes, peine à joindre les deux bouts et trime pour pouvoir subvenir aux besoins de sa famille. Muni d'un appareil photo équipé d'une caméra, le jeune caméraman la suit à l'aube — la femme de ménage quitte sa maison qui se trouve à la cité Ettadhamen à quatre heures du matin — jusqu'en fin d'après-midi lorsqu'elle quitte la station de métro exténuée après avoir ramassé les déchets et les ordures et nettoyé les quais tout au long de la journée. Aujourd'hui, la sexagénaire, qui touche un maigre salaire et qui vit avec sa vieille mère sourde-muette et malade, son fils au chômage et sa sœur mariée, ne veut pas prendre sa retraite. Le court-métrage «La femme mirage» d'une durée de 17 minutes, mis, tant bien que mal, en boîte au bout de neuf mois, a rencontré un franc succès au Canada où il a été projeté lors du Forum social mondial (FSM). Après le Fifak (Festival international du film amateur de Kélibia), ce film a également été sélectionné pour participer à la 18e édition du Festival Cèdre Universel du Court-métrage d'Azrou au Maroc dans la section compétition officielle Cèdre d'or des films universels qui se tiendra du 1er au 4 septembre. «Je cherche à travers ce documentaire à sensibiliser le public sur l'importance de préserver l'environnement et de le garder propre. J'ai voulu aussi rendre hommage à ces centaines de femmes à la situation précaire qui ne rechignent pas à la besogne et qui se lèvent tous les jours à l'aube pour aller s'user à la tâche afin de subvenir aux besoins de leurs familles. J'espère rentrer avec le premier prix».