Le sort de Adel Tlatli, la participation au championnat arabe des nations, l'avenir des internationaux , bref, des dossiers à gérer soigneusement pour préserver l'élan déjà pris L'équipe de Tunisie a terminé le Mondial de Turquie sur une impression honnête. On n'était pas ridicule, mais on n'était pas extraordinaire non plus, c'était une prestation qui va avec les moyens techniques et physiques, avec énormément de leçons à prendre du côté des joueurs et du staff technique et dirigeant. Nous avons perdu 5 matches avec un écart moyen estimé à 22 points (les 35 points concédés face aux USA ont élevé la moyenne), il n'y a pas à en rougir. Le seul match où nous avons le droit de critiquer l'attitude, et d'émettre des regrets, est celui de l'Iran perdu par 13 points d'écart, alors que le plus dur a été fait quand le cinq tunisien est revenu à trois points. Cette victoire, si elle a eu lieu, aurait donné un autre sens au Mondial et permis au cinq tunisien de passer à un palier international. Cela dit, et malgré cette quintuple défaite, la participation reste significative et louable. C'est un début d'élan international et un couronnement de deux ans pleins de travail et de consécrations arabes, cela en admettant que l'image de marque du basket tunisien s'est nettement améliorée. Les basketteurs ne sont plus ces athlètes démotivés et incompétents; d'ailleurs c'était déplacé de s'en prendre de cette manière aux internationaux qui ont essayé durant des années de bien faire mais sans résultats. Restons au présent, le cinq tunisien achève un cycle fourni en activité physique à même de saturation. Il ne faut pas s'arrêter là, au contraire, l'équipe doit avancer et gérer l'avenir immédiat avec deux dossiers d'actualité: la participation au championnat arabe au Liban et le sort de Adel Tlatli qui veut partir, semble-t-il. Le championnat arabe démarre dans quelques jours au Liban. Ira-t-on défendre notre double titre? L'obligation et l'humain Logiquement si, puisqu'il s'agit d'une échéance officielle et d'un titre à défendre, même si ça va être difficile de faire la passe de trois. D'après les dernières informations, il y a une tendance pour annuler la participation à cette joute arabe, les joueurs sont très fournis par les efforts marqués en Turquie et par le long cycle de travail entamé depuis des mois. Ils veulent prendre un temps de répit, et probablement négocier des offres étrangères. La décision n'est point prise pour le moment, et ça va être pénible de trancher là-dessus. D'un côté, une obligation de défendre son bien et de répondre à une compétition, de l'autre, il y a l'aspect humain et sportif. Ce sont les joueurs qui font les titres et aussi les déceptions, ils doivent être motivés et mis sur orbite. Quelle utilité d'aller jouer un championnat si les joueurs ne sont pas au summum de leur forme, et que les résultats ne seront pas là a priori. C'est un débat que nous posons, sans prendre parti. Un seul mot, quelle crédibilité à l'Union arabe de basket — dont les compétitions ne sont pas reconnues par la FIBA —, si elle programme un événement pareil quelques jours après le Mondial? Partira, partira pas? Il s'agit de Adel Tlatli qui a couronné six ans de travail d'un exploit, celui d'aller au Mondial. Entre temps, il a fait du bon, et du moins bon, il a eu des passages pleins, d'autres moins, il a ses défauts comme tout entraîneur, mais il a aussi des qualités, dont celle de gestionnaire et sa capacité à transformer le profil tactique de la sélection. Lui aussi, il a énormément progressé dans son métier de coach et de manager de la sélection. C'est le point le plus fort chez lui: il sait se recycler et se mettre à l'heure des innovations techniques. Le tout avec une fermeté indispensable vis-à-vis du joueur tunisien. On lui reprochera certains choix techniques en ce Mondial ( match de l'Iran peut-être), mais dans l'ensemble, Adel Tlatli a marqué fort son passage. C'est un acteur déterminant dans la réussite du projet de la sélection. L'homme n'a pas caché son désir de partir, l'affaire nous paraît capitale. A un an du championnat d'Afrique qualificatif aux Jeux olympiques, ce dossier doit être géré en urgence: ou l'on désigne illico un successeur (ce n'est pas si évident de choisir un autre pour continuer ce qui a été fait et l'améliorer avec un profil bien propre) à Adel Tlatli, ou le convaincre de rester jusqu'au championnat d'Afrique et développer le travail déjà fait. Nous avons peur d'une rupture dans les idées et dans la communication avec les joueurs qui risque de nous faire reculer des années. Si l'on va dans la première voie,il y a des noms tunisiens qui peuvent avoir l'étoffe de sélectionneur si on leur donne les moyens, la protection et les attributions qu'on a donnés par le passé pour que la sélection réussisse. Le dernier dossier qui nous paraît important, c'est l'avenir des joueurs. Convoités par des clubs européens, des hommes comme Selimene, Mejri et Kechrid n'auront pas de soucis pour trouver preneurs. Un conseil, les autres doivent eux aussi penser à jouer à l'étranger, le championnat tunisien ne leur permettra jamais de s'approcher du niveau mondial.