Comme à chaque édition, les JCC organisent leur colloque scientifique. Pour cette 27e édition qui marquera les 50 ans d'existence de ces rencontres du cinéma du Sud et premier festival de cinéma en Afrique et dans le monde arabe, la thématique portera sur une question cruciale : celle du «Patrimoine cinématographique en péril». Une action sera entreprise à la suite de ce colloque qui mettra en pratique les premiers pas concrets pour la sauvegarde de notre mémoire cinématographique. «Elaborer et mettre en place une politique de sauvegarde et de conservation du patrimoine cinématographique en Afrique et dans le monde arabe a toujours posé problème. Force est de constater que la résolution de ce problème récurrent reste, de nos jours, cantonnée dans la sphère des vœux pieux sans lendemains et constitue encore un défi majeur à surmonter. Certes, de multiples rencontres lui ont été consacrées qui débouchaient immanquablement sur des recommandations généreuses et pleines de bonne volonté mais qui, malheureusement, n'aboutissaient jamais et se transformaient, de facto, en de simples professions de foi de circonstance. Pourtant, les nouvelles les plus récentes qui nous parviennent sur l'état de dégradation et de risque de perte irrémédiable des œuvres cinématographiques arabes et africaines sont de plus en plus alarmantes et désespérantes». Et c'est pour cette raison que le comité des JCC introduit sa thématique du colloque des JCC 2016. «Pour cette fois, il n'est pas question que ce constat, plutôt décourageant, nous fasse renoncer à relever ce défi», nous affirme-t-on du côté de la Direction des JCC. Il s'agit, bien au contraire, de dire l'urgence de la situation et la nécessité absolue d'actualiser le diagnostic afin d'élaborer au plus vite une stratégie efficiente et concrète susceptible de mettre un terme à cette hémorragie mémorielle. C'est ce qu'ambitionne de faire le colloque des JCC 2016 et c'est l'objectif qu'il s'est fixé. Ce colloque tend à développer la réflexion selon les axes et thèmes suscités par le questionnement suivant : d'abord, dresser l'état des lieux : où en sommes-nous aujourd'hui ? Quel diagnostic peut-on établir sur l'état de conservation actuel du patrimoine cinématographique africain et arabe ? Quelles actions a-t-on menées dans ce cadre jusqu'à maintenant ? Quelles sont les initiatives publiques ou privées, nationales ou internationales consacrées à la sauvegarde et la conservation du patrimoine cinématographique africain et arabe ? Quelle est la situation institutionnelle ? Faire le point sur le déficit en institutions spécialisées dans la conservation du patrimoine cinématographique (cinémathèques, archives de films) en Afrique et dans le monde arabe). Ce travail de réflexion indispensable qui sera mené dans le cadre de ce colloque s'inscrit nécessairement dans la durée. Et à l'occasion de la tenue de ce colloque international, un appel solennel a été lancé pour monter une grande opération d'envergure pour restaurer cinq œuvres cinématographiques majeures africaines et arabes menacées de disparition. Pour que cette action puisse aboutir, un comité de suivi sera constitué suite aux recommandations du colloque. Ce comité aura pour missions d'établir la liste des œuvres prioritaires à sauver dans l'immédiat, faire le «montage» financier de l'opération, établir un calendrier d'exécution, assurer le suivi de l'opération, et en rendre compte auprès du Cnci. Cette opération constituera en quelque sorte le prototype de ce qui pourrait être entrepris à une plus grande échelle. Les conclusions auxquelles on aboutira permettront de préfigurer et de baliser d'une manière tangible le chemin à parcourir pour pouvoir mettre à l'abri notre patrimoine cinématographique commun.