L'équipe du centre apporte une solution immédiate au problème, dans l'attente d'une solution radicale qui tarde, semble-t-il, à venir Le centre d'aide, d'écoute et de prise en charge des usagers de drogue à Tyna dans le gouvernorat de Sfax a rouvert ses portes, hier, après huit mois de fermeture vécus et par la population-cible et par le personnel comme une sanction injustifiée. Lors d'une conférence de presse, organisée hier, le personnel — qui porte aussi la casquette associative — a déclaré son engagement à remettre les pendules du centre à l'heure et de venir en aide aux usagers de drogue désireux de bénéficier du sevrage. Cette décision témoigne du courage et du sens de la responsabilité qui animent une jeune équipe de vingt personnes. « Nous avons opté pour une solution immédiate pour un problème qui traine depuis huit mois dans l'attente d'une solution radicale à même de sauver l'unique acquis national en matière de prise en charge des usagers de drogue », indique M. Tarek Ksantini, coordinateur du centre et secrétaire général de l'Ugtt section Sfax à La Presse. En effet, en janvier 2016, la direction générale du centre avait décidé sa fermeture. Selon M. Ksantini, et après une première réunion regroupant aussi bien le directeur général du centre, le gouverneur de Sfax et les responsables régionaux de la santé et des affaires sociales, le directeur s'était engagé à rouvrir le centre en avril, puis en juin, sans pour autant honorer ses engagements. Des centaines de demande de sevrage « Finalement, le directeur a adressé un communiqué au gouverneur de Sfax l'informant de la fermeture irrévocable du centre», a-t-il ajouté. Face à la passivité des parties concernées, de la direction générale du centre et à une liste d'attente des usagers de drogue comptant 800 personnes, dont la majorité sont des usagers de drogues injectables, l'équipe a décidé de prendre les choses en main et d'accueillir, par petits groupes de cinq personnes, les demandeurs de sevrage antitoxique. « Nous n'accepterons plus de gâcher dix ans de labeur, au cours desquels nous avons réussi, tant bien que mal, à sevrer quelque 2.500 usagers de drogue», renchérit M. Ksantini. Certes, mais à cette solution immédiate devrait supplanter une solution radicale, ce qui ne semble pas figurer sur la liste des priorités des responsables régionaux. « Nous avons adressé des invitations au gouverneur de Sfax, au délégué régional de la santé à Sfax, ainsi qu'au délégué régional des affaires sociales afin d'assister à la réouverture. Les trois responsables n'ont pas été des nôtres », ajoute-t-il.