La libéralisation de l'initiative des jeunes promoteurs et créateurs d'espaces, l'ouverture sur les régions, créer une dynamique entre le centre et la périphérie. Suite à l'appel à projets du ministère des Affaires culturelles adressé aux espaces privés pour le dépôt de projets qui s'inscriraient dans le cadre de la lute contre le terrorisme, une rencontre, à El Teatro a été organisée entre le ministre des Affaires culturelles et les représentants d'un grand nombre d'espaces privés de Tunisie. Une série de revendications a été rédigée par les membres du réseau des espaces privés et qui ont été soumises au débat. Le ministre, Mohamed Zinelabidine, a tenu à mettre au clair certains points qui représentent les quatre axes principaux de sa stratégie : d'abord la libéralisation de l'initiative des jeunes promoteurs et créateurs d'espaces, l'ouverture sur les régions, créer une dynamique entre le centre et la périphérie, partir du constat jugé «catastrophique» des institutions publiques et œuvrer à leur mise à niveau, préparer un plan d'action sérieux à partir de données statistiques. Le ministre a insisté sur l'importance de la mise en place des «places des arts» dans chaque ville qui fera office d'une forme d'agora, un espace «libéré» qui sera la scène de débats et de toute forme d'activité culturelle que les artistes et réparateurs culturels devraient s'en approprier en précisant que le rôle du ministère sera un rôle d'accompagnement de cette mouvance créatrice. Les directeurs d'espaces privés, dans leurs interventions, ont souligné l'importance de cette dynamique, mais qui reste tributaire d'une réelle volonté politique qui émanerait non seulement du ministère, mais de l'ensemble du gouvernement pour que «l'action culturelle» devienne une réelle priorité et non pas un slogan creux et vidé de sens. Le réseau des espaces culturels indépendants a exprimé l'urgence de mettre en place, en toute franchise et transparence, les critères d'octroi des subventions, d'éclairer et de définir les mécanismes de travail entre le ministère de tutelle et l'initiative privée, d'intégrer les espaces privés dans le circuit de diffusion, d'impliquer le réseau, en tant que partenaire, dans toutes les commissions d'aide, de production et de conception de projets qui relèveraient du domaine culturel et de participer dans les plus brefs délais à l'équipement des espaces en manque de matériel indispensable pour un fonctionnement optimal. Le ministre a insisté, à la fin de la rencontre, sur l'engagement réel de tout le gouvernement qui, selon ses dires, «non seulement a donné le feu vert à cette stratégie de travail participative et dynamique entre public et privé dans un secteur qui peut générer développement et ressource, mais il en fait même une réelle priorité». Entre contestation, méfiance, expectative... et quelles que soient les méthodes de communication, le débat est tout de même lancé.