Le match de Lubumbashi a été une copie conforme des erreurs du match aller Les contre-performances font naturellement partie du jeu. De ce fait, une élimination n'est guère la fin du monde comme on dit, bien au contraire, c'est dans ce genre de situation qu'on reconnaît la grandeur des hommes et leur savoir-faire en matière de gestion des crises et de résurrection. Cette réflexion s'applique parfaitement à l'échec de l'Etoile de surmonter l'écueil du TPMazembé et par voie de conséquence de conserver le titre de la coupe de la CAF dont elle est détentrice. Mais ce qui est ahurissant, c'est cette tendance à reconduire les mêmes approches et les mêmes choix de joueurs qui ont été un échec sur toute la ligne lors de la première manche, ce qui renvoie nécessairement soit à une mégalomanie exagérée, soit à une autodestruction fataliste qui sont toutes les deux des ingrédients incontournables de l'échec. A commencer par la présence quasi virtuelle d'un Msakni transparent et manquant terriblement d'inspiration et qui a été littéralement absent, à l'instar du match aller, laissant entrevoir une nonchalance dans l'effort et un essoufflement physique criard —il voyait carrément le ballon défiler devant ses yeux sans la moindre réaction !— Le comble, c'est que l'on s'est résolu à le garder tout au long des débats défiant ainsi toute sorte de bon sens, c'est comme si on attendait indéfiniment à n'importe quel moment un coup de génie de Msakni pour débloquer la situation. Idem pour Brigui qui a été l'auteur des mêmes errements et du même registre anarchique dans ses mouvements. Pis encore, ces deux éléments ont péché par un excès de nervosité et une perpétuelle protestation des décisions de l'arbitre qui a été, avouons-le, correct, un fait qui révèle une indiscipline manifeste et récurrente mais qui, paradoxalement, n'a jamais été réprimandée par le staff technique et administratif. Lahmar-B. Amor, un tandem créé au «forceps» Les fins connaisseurs du ballon rond, spectateurs attentifs des prestations du club sahélien, se sont accordés à affirmer que, face aux adversaires de gros calibre et disposant, de surcroît, d'une ligne médiane et d'une ligne offensive technique et rapide —comme c'est le cas du TPM—, opter pour l'unique B. Amor en tant milieu récupérateur est un choix suicidaire. Ce dernier, on l'a déjà dit et on ne cesse de le répéter, est en train d'être anéanti physiquement compte tenu de la débauche d'énergie surhumaine qu'il déploie. Tout le monde s'attendait à l'occasion de l'épreuve de Lubumbashi d'associer Kechrida ou Tej pour aider le brave Ben Amor dans sa tâche colossale. Mais finalement, place encore une fois à l'entêtement de Benzarti. Ce dernier a l'habitude ces derniers temps de confier le rôle ingrat de second milieu récupérateur avec une vocation de relayeur à Lahmar. Le play-maker étoilé, se positionnant étrangement en permanence devant la paire axiale de la défense, se trouve très loin des derniers 30 mètres adverses privant ainsi son équipe de sa clairvoyance et de ses ouvertures lumineuses à l'adresse des attaquants et surtout de ses coups de patte à la frappe sèche et limpide. D'ailleurs, les fois où on a pris la décision de replacer Lahmar dans le registre qui lui convient le mieux, c'est-à-dire à l'approche de l'arrière-garde adverse, c'est une véritable métamorphose qui se produit sur le plan de l'efficacité de l'équipe. Acosta exaspérant Disons-le tout de suite et loin de tout acharnement, l'attaquant brésilien n'a pas le profil idoine lui permettant de porter la casaque de l'Etoile. Le plus étonnant, c'est qu'il est en train de jouir d'une protection, voire une immunité de la part de Benzarti et des dirigeants du club, au point de voir ces derniers étaler une nervosité accrue quand on critique l'attaquant brésilien. A titre de rappel, au moment où il évoluait avec Akaïchi sur la pointe de l'attaque et même quand ce dernier marque et se montre plus dangereux, l'on se permet inexplicablement de faire sortir le nouveau sociétaire de Ittihad Jeddah et de garder bizarrement Acosta sur le terrain! Allez savoir pourquoi? Face aux «Corbeaux» il a été encore une fois hors du coup durant les 30' qu'il a disputées se permettant le «luxe» de rater de nouveau deux face-à-face (79' et 86') avec le portier suite à des déchets techniques criards, incompatibles avec un joueur portant la tunique de l'ESS ; privant ainsi son club carrément d'une qualification en finale. Et dans tout cela, ne touchez surtout pas à mon Acosta. Bien des choses à revoir Au final, les coéquipiers de Ben Frej —incontestablement le meilleur Etoilé sur le terrain— ont certes perdu leur titre continental, mais ils doivent se pencher sérieusement sur les lacunes récurrentes qui pénalisent la marche de l'équipe et qui sont d'ordre managérial, technico-tactique et même humain. Il n'y a pas le feu dans la demeure certes, mais il est clair qu'une évaluation imminente de la situation et qu'un air de changement doivent avoir lieu à plus d'un titre pour l'intérêt de tout le monde. Bas les masques messieurs !