Par Anis SOUADI Depuis quelques années déjà, le football tunisien s'est inscrit dans une tendance baissière spectaculaire. Et il n'a cessé ainsi de multiplier les contre-performances, aussi bien au niveau de l'équipe nationale que des clubs. La nouvelle année à blanc de nos équipes dans les différentes compétitions africaines en témoigne suffisamment. Et c'est surtout au niveau du onze national que le bât blesse réellement. D'une équipe à battre tout au long des années 80 et même 90, l'équipe nationale est devenue rapidement à la portée de tous nos adversaires. Même les moins lotis. Plus encore, elle est devenue l'adversaire préféré de tous nos concurrents. Et cette situation est tout à fait logique faute d'un travail de fond sérieux et d'une planification efficace. Et cette situation est partie pour durer, en l'absence d'une volonté sincère de réagir et de corriger. La nomination de Youssef Zouaoui directeur technique de l'équipe, après quelques mois seulement de son éviction du même poste, en témoigne largement. Justement, au lieu d'innover, et chercher de nouveaux profils capables de gérer les projets d'avenir, on retourne aux anciennes méthodes, désormais peu conformes aux exigences du football moderne. Le football tunisien a besoin justement d'une nouvelle identité, de nouvelles visions et de nouveaux meneurs d'hommes. Tout un projet à conduire progressivement et intelligemment, sans précipitation. C'est seulement ainsi qu'on peut parler de la renaissance du football tunisien et son retour en puissance sur la scène aussi bien régionale qu'internationale. L'exemple algérien est à ce stade édifiant. En effet, après des moments de gloire, le football algérien a connu dans les années 90 et début 2000 une chute libre spectaculaire, traduite au concret par des éliminations à répétition de toutes les compétitions régionales et internationales. Et pourtant, les premiers décideurs n'ont pas paniqué. Bien au contraire, ils ont pris le temps nécessaire pour se remettre en cause et s'engager dans une refonte globale et profonde de leur football. En retenant les bons choix bien entendu. Et voilà que quelques années après, l'équipe algérienne retrouve pleinement son statut. Elle est citée même en exemple. Néjib Ghommidh, l'ex-gloire du football tunisien, disait tout récemment (voir La Presse du 22 août 2016) que «lorsqu'on voit les progrès de l'Algérie, sa visibilité à l'international, son championnat qui sert de vitrine, on ne peut qu'être admiratif». Mais le football algérien disposait et dispose encore d'un bureau fédéral efficace et performant, ce n'est malheureusement pas le cas au niveau de notre football. Et c'est bien là toute la question.