Après cette ouverture ratée, la présidente d'honneur du Fifag, l'actrice Hend Sabri, s'est impliquée davantage en prenant les choses en main pour sauver les meubles. Contretemps, désorganisation, cafouillage, improvisation et intempéries ont caractérisé l'ouverture de la 2e édition du Festival international du film arabe de Gabès qui se tient du 24 septembre au 30 octobre. Des invités (membres de jury, encadreurs, animateurs et autres personnalités du 7e art) ont dû sacrifier leur temps et annuler leurs engagements pour venir soutenir, en militants de la culture, cette manifestation naissante dans une ville du sud tunisien où le cinéma est quasi absent. Ces invités, éreintés par un long trajet, n'ont pas trouvé où loger. Il leur a fallu se munir de beaucoup de patience et de sang-froid (certains l'ont perdu) pour accepter cette situation bizarre et ubuesque dans laquelle ils se trouvaient. Les organisateurs, occupés à mettre les dernières touches à la cérémonie d'ouverture, avaient quasiment perdu le contrôle sur l'accueil des invités et les ont carrément oubliés, les laissant livrés à eux-mêmes. Au grand dam des organisateurs qui ont vu grand, le choix d'un espace en plein air à une période où la météo est instable est assez risqué. A peine le mot de bienvenue prononcé par le directeur du Fifag ainsi que l'allocution du ministre de la Culture Mohamed Zine Abiddine, qu'une grosse averse et des pluies diluviennes ont inondé en quelques minutes le lieu. La cérémonie et la projection du film Dégradé ont été annulées et l'endroit a été rapidement évacué. Pourtant, le centre culturel de 800 places mis à la disposition du festival n'a pas été exploité ce soir-là, à l'instar de la session précédente. Après cette ouverture ratée, le lendemain, la présidente d'honneur du Fifag, l'actrice Hend Sabri s'est impliquée davantage en prenant les choses en main pour sauver les meubles. Elle était présente à l'hommage rendu au metteur en scène égyptien Mohamed Khan, disparu récemment, et avec qui elle a tourné un film Banet wiset el beled et au cinéaste marocain Mohamed Abderahmane Tazi, présent à cette cérémonie. Un court métrage documentaire réalisé par des étudiants lui a été consacré et projeté à l'occasion. Pour sa part, le réalisateur égyptien Ahmed Rachouane, disciple de Khan, et l'acteur Khaled Abou Naga ainsi que Hend Sabri ont évoqué avec émotion et humour leur expérience avec le réalisateur. Une relation que cette dernière a qualifiée tantôt de «mouvementée», tantôt de «sereine». «Il était comme un enfant égocentrique, colérique et difficile», a révélé l'actrice. Prenant la parole, Khaled Abou Naga a parlé de son expérience avec Khan et les moments de tournage difficiles en extérieur. Ahmed Rachouane a rappelé sa relation intime avec Khan qui l'a encouragé à faire des études de cinéma et l'a engagé dans plusieurs de ses productions comme assistant réalisateur. Dans un documentaire de 20 minutes, il dépeint le portrait de son maître et retrace son parcours en sa compagnie. Après cette séance d'hommage, la projection s'est poursuivie avec un long métrage marocain en compétition L'écharpe rouge de Mohamed Lyounsi.