L'Association «réseau enfants de la Terre» (RET), née en 2011, a toujours tendance à faire de la génération montante de bons défenseurs de la nature. Son rêve est de voir l'école devenir un véritable vivier d'initiations à la culture d'écocitoyenneté et son ancrage dans les esprits comme dans les comportements. Car, aimer l'environnement, c'est bien saisir ses enjeux et ses défis planétaires. Dans ce sens, une conférence nationale sur l'apprentissage en matière des changements climatiques vient de se tenir, à partir d'hier, au Centre de formation des formateurs en éducation, sur la colline de Carthage, à Tunis et dont la clôture, demain, des travaux débouchera sur une série de recommandations. L'ultime but étant d'intégrer le concept des changements climatiques dans le contenu des programmes scolaires, avec pour nouvelle approche pédagogique et cognitive transversale. Inculquer à nos écoliers le sens de la biodiversité et de développement durable n'est plus une question subsidiaire, d'autant plus que l'enfant est l'homme de demain. Et là, la présidente de l'association, Mme Radhia Louhichi admet, à ce niveau, que l'institution éducative, dans ses différents cycles d'enseignement, semble avoir manqué à son rôle de locomotive dans la diffusion des valeurs écologiques. Aujourd'hui, ajoute-t-elle, elle est, plus que jamais, appelée à accomplir sa mission du savoir et de conscientisation quant aux menaces, bien réelles, des changements climatiques. Et la COP 22 attendue, du 7 au 18 novembre, à Marrakech (Maroc) vise à donner au sujet l'ampleur qu'il mérite. «Convaincus de ce défi posé à l'échelle universelle, nous allons y prendre part, rejoignant ainsi le cortège de la société civile internationale invitée à l'événement...», déclare-t-elle, soulignant l'honneur d'être représentante de la Tunisie dans pareille manifestation d'envergure. La faute à l'école ? Et Mme Louhichi de faire valoir le projet intitulé «Ma responsabilité face aux changements climatiques» qu'elle avait, déjà, lancé en 2014, avec l'appui financier du PNUD, à hauteur d'environ 21 mille dinars. «C'était peu, mais efficace, en termes des résultats à aboutir...», estime-t-elle. A titre évaluatif, elle considère que la faute n'est pas à l'élève, elle incombe, plutôt, au contenu enseigné, mais aussi aux techniques pédagogiques adoptées en matière d'enseignement de la géographie et des sciences de vie et de la terre. «D'ailleurs, c'est ce qu'ont fait déjà remarquer nos enfants...», a-t-elle encore révélé. Elle a, de surcroît, insisté sur le fait d'avoir de nouvelles approches d'apprentissage sur les changements climatiques, leurs impacts socioéconomiques, ainsi que la stratégie d'adaptation à leurs effets tant immédiats que lointains. «Eduquer pour changer» est le projet qui devrait, alors, prendre le relais, au cours de 2017. Sa mise en œuvre tient à l'esprit de la réforme éducative, déjà en chantier, a-t-elle conclu. La parole a été, ensuite, passée à M. Mongi Ouarda, directeur de la formation au ministère de l'Education. Sa communication a été axée sur des points essentiels : la place des changements climatiques dans les programmes d'enseignement, à l'heure du processus de la réforme éducative, ainsi que la perception que porte l'Occident à l'égard de cette question. Il a fait savoir qu'il y a, quand même, intérêt majeur à sa revalorisation. Bien plus, le volet environnemental sera intégré prochainement dans les classes préscolaires. Cela s'apprend dans les clubs d'éducation généralisés, prévoit-il. L'atelier de formation, placé sous le patronage de M. Neji Jalloul, ministre de l'Education, qui a brillé par son absence à l'ouverture, se poursuivra aujourd'hui, avec d'autres thématiques liées à la question. L'expert en la matière, le climatologue M. Zouhaier Hlaoui, animera le débat de l'après-midi, portant essentiellement sur les changements climatiques et leurs dimensions géopolitiques. Demain, la journée de clôture sera marquée par deux interventions sur les enjeux socioéconomiques du phénomène et l'impératif de s'y adapter, comme il se doit.