Des courts-métrages, des fictions et des documentaires italiens sur des thématiques religieuses et humanistes. Après la sortie nationale du film tunisien « Zizou », réalisé par Ferid Boughedir, le Cinevog accueille début octobre Les journées du cinéma italien à Tunis. Du 6 au 9 du mois prochain, une entrée libre, dans les limites des places disponibles, est proposée au public intéressé par une série de projections de films italiens datant de 2016. L'événement est organisé chaque année par l'institut culturel italien de Tunis et constitue désormais un rendez-vous cinématographique attendu par les cinéphiles et les amateurs de films italiens. Au programme, courts-métrages, longs-métrages de fiction et documentaires signés par la nouvelle génération de cinéastes italiens. Le coup d'envoi sera donné le jeudi 6 octobre avec, à 15h30, la projection du court-métrage «Panorama», suivi du documentaire « Dustur », de Marco Santarelli. Le cinéaste place sa caméra dans la prison de Bologne, où un moine catholique et un médiateur musulman animent un atelier sur la constitution italienne et la tradition islamique. Samad, détenu marocain en conditionnelle, le fréquente en attendant sa libération. « Dustur » commence dans une bibliothèque pénitentiaire et finit presque dans les Apennins, lieu de résistance au fascisme et terre d'origine de Giuseppe Dossetti, le prêtre et juriste qui contribua à élaborer la constitution de 1946. La deuxième projection de la journée aura lieu à 19h00 avec le film «Le confessioni» de Roberto Andò. L'action du film se passe lors du G8 qui se tient dans un luxueux hôtel sur la côte allemande. Une brochette d'économistes mondialement puissants s'y rassemble pour prendre des décisions qui auront un impact important dans l'économie mondiale. Parmi eux, un prêtre italien invité par le directeur du FMI Daniel Rochè qui désire lui confesser un secret. Le lendemain matin, Rochè est retrouvé mort... Le vendredi 7 octobre, les projections continuent aux mêmes horaires avec le court-métrage «Il silenzio», suivi du documentaire « Sponde - Nel sicuro sole del Nord » de Irene Dionisio, qui tourne autour du personnage de Vincenzo, fossoyeur à Lampedusa, qui enterre les immigrés clandestins dont les embarcations ont coulé, devant la contestation des autorités religieuses pour l'utilisation des croix pendant l'enterrement de personnes non catholiques. Dans le même temps, à Zarzis en Tunisie, Mohsen Lidhabi, postier, construit un musée pour les habits des immigrants clandestins noyés, et pour leurs objets ramenés sur les côtes. Un jour, Vincenzo et Mohsen commencent à s'écrire des lettres... La fiction de la journée est « Mediterranea » de Jonas Carpignano, qui raconte le périple de « Ayiva qui quitte le Burkina Faso, traverse la Méditerranée et rejoint le sud de l'Italie. Rapidement confronté à l'hostilité de la communauté locale, sa nouvelle vie s'avère difficile. Mais Ayiva reste déterminé: ici, sa vie sera meilleure, quel qu'en soit le prix ». Durant la troisième journée du cinéma italien à Tunis, le public a rendez-vous avec le court-métrage « Paradosso », suivi du documentaire de Mario Brenta et Karine de Villers, avec des personnages qui s'appellent « Cosmos, Moses, Efosa, Franklin, Augustin, Sunday, Esosa, Godwin, Abdoulai, Enry, Mustafa, Nathaniel, Charles, Victor, Ali. Ils auraient pu se retrouver dans un centre fermé, un camp, une gare ou dans la rue. Mais ils ont atterri dans cet hôtel du delta du Pô transformé en lieu d'accueil, le temps que leur demande d'asile soit acceptée ». Ensuite, on passe à la fiction avec « Non essere cattivo » ou « Mauvaise graine ». Un film signé Claudio Caligari, dont l'action se situe en 1995, près de Rome. « Vittorio et Cesare, qui se connaissent depuis 20 ans, sont comme des frères inséparables. Leur quotidien se résume aux discothèques, à l'alcool et aux trafics de drogues... Mais ils paient cher cette vie d'excès. Après avoir rencontré Linda, Vittorio semble vouloir changer de vie. Cesare, lui, plonge inexorablement... ». Et au programme de la dernière journée de la manifestation, le dimanche 9 octobre, l'écran du Cinevog projettera le court-métrage « Haircut », le documentaire « Il matrimonio » et enfin la fiction « Per amor vostro », réalisée par Giuseppe M. Gaudino et qui raconte l'histoire d'Anna, « une femme fragile, prisonnière des devoirs familiaux et du rapport fusionnel avec ses trois enfants, désormais grands, elle a laissé sa vitalité s'éteindre lentement. Mais dans son petit monde étriqué, elle rêve d'ailleurs, elle rêve d'amour... L'offre d'un travail stable en dehors de la maison et la possibilité de se sentir à nouveau aimée, lui donneront des ailes pour enfin voler d'elle-même... ».