Démarrage du «Contrat de la dignité» au profit de 25.000 demandeurs d'emploi parmi les diplômés du supérieur. Lancement des projets bloqués dans les régions prioritaires. Détermination à gagner la guerre contre la corruption Hier soir, Youssef Chahed, chef du gouvernement d'union nationale, a accordé une interview à la TV nationale et à Mosaïque FM. Il a notamment parlé du programme stratégique de son gouvernement pour les trois prochaines années: lutte contre la corruption, l'évasion fiscale, le terrorisme, ainsi que la réalisation des équilibres financiers du budget de l'Etat. Objectif: restaurer la confiance citoyen-gouvernement Après avoir passé en revue les solutions auxquelles est parvenu le gouvernement pour résoudre la crise de la société Pétrofac et les mesures prises en faveur des habitants de Fernana et de la région de Khmouda, il a insisté sur le programme gouvernemental et la vision stratégique ayant pour objectif principal la restauration de la confiance entre le citoyen et le gouvernement. Et les fondements de cette confiance s'appellent l'instauration de la sécurité, le respect de la loi et l'éradication de la corruption et de l'évasion fiscale. Dans cet ordre d'idées, Youssef Chahed annonce la mise au point d'un programme urgent qui démarrera au courant du mois de novembre prochain, d'un coût de 260 millions de dinars, au profit de 72 municipalités, à raison de trois municipalités par gouvernorat. Un autre programme exceptionnel pour le dessalement des eaux de la mer, d'un coût de 200 millions de dinars est inscrit dans la loi de finances 2017. Volet propreté, 400 équipements et engins seront distribués dans les 10 ou 15 jours à venir, 7 nouveaux centres de transformation des déchets seront construits en 2017. Quant à la police environnementale, elle sera opérationnelle d'ici fin 2016 et touchera 70 municipalités avant d'être généralisée. Pour ce qui est de la situation des finances publiques, il a souligné l'urgence de trouver une solution au taux d'endettement et des dépenses de l'Etat en mettant fin à l'évasion fiscale et à l'économie parallèle. «L'endettement atteint aujourd'hui 25 milliards de dinars et il est temps que toutes les parties consentent les sacrifices nécessaires pour réduire le taux des dettes qui s'élève à 62%», ajoute-t-il. Bientôt, une police fiscale «Nous disposons — précise le chef du gouvernement — d'un programme en matière d'impôts et de charges fiscales. Nous sommes actuellement en train de réviser, à la baisse, les impôts sur les revenus au profit des catégories faibles. D'autres part, nous œuvrons à intégrer le secteur parallèle dans le secteur organisé, ce qui permettra à l'Etat d'accéder à l'importantes recettes fiscales. Il a été aussi décidé de créer un nouveau corps appelé «la police fiscale» avec 250 contrôleurs fiscaux au début. Les professions libérales et les commerçants anarchiques auront des espaces où exercer leurs activités afin qu'ils puissent être contrôlés. Notre philosophie est claire. Non à la réconciliation avec l'évasion fiscale, oui au contrôle fiscal». Le chef du gouvernement a été clair et précis: «Pour dépasser la situation économique difficile du pays, il faut que les sacrifices soient équitablement assumés et par les salariés et par les patrons. Il faudrait que les augmentations salariales soient reportées jusqu'en 2019. Et c'est dans cet esprit qu'un nouveau contrat social a été mis au point. Les réunions 4+4 entre le gouvernement et l'Ugtt ont pour objectif d'éviter que les salariés supportent à eux seuls les sacrifices à consentir». Volet rationalisation des dettes, il a fait remarquer qu'il existe une loi de finances complémentaire pour 2016 qui sera soumise prochainement au parlement. Le gouvernement est également en train d'élaborer un programme de réformes visant à améliorer le niveau de l'économie, de l'investissement et à accroître le taux de croissance que nous voulons voir atteindre 3% ou plus au cours des trois prochaines années. Cinq fonds de financement Youssef Chahed évoque les projets publics bloqués et assure que le gouvernement a déjà entamé la réalisation de ces projets qui offrent un grand nombre d'emplois dont profiteront les habitants des régions prioritaires. Et il a été décidé que ces projets profiteront de toutes les facilités administratives possibles, voire exceptionnelles. Quant aux lanceurs de projets, ils profiteront de cinq fonds de financement de l'ordre de 250 millions de dinars assurés par l'Etat. Le financement des projets variera de 5 à 25 mille dinars, selon la nature des projets. Un groupe d'experts effectuera des visites sur le terrain pour s'occuper du suivi des projets et de l'accompagnement de leurs initiateurs. Le secteur de l'exportation et la reconquête des marchés africains que la Tunisie a perdus ces dernières années ont été également au centre de l'interview du chef du gouvernement. Il annonce : «Nous sommes actuellement en train d'installer des représentations diplomatiques dans nombre de pays africains et nous avons décidé de dispenser d'impôts les entreprises exportatrices vers l'Afrique». Le contrat de la dignité Qu'en est-il de la corruption ? «La place des corrompus est dans les prisons et il est urgent de trouver une formule efficace pour protéger ceux qui dévoilent les affaires de corruption. Notre volonté est grande de mettre un terme au dossier de la corruption et j'ai donné mes instructions aux ministres de l'Intérieur et de la Justice pour prendre les mesures qu'il faut», déclare le chef du gouvernement. Dernier volet de l'interview de Youssef Chahed: le démarrage du nouveau programme d'emploi appelé «le contrat de la dignité». Il concerne 25 mille demandeurs d'emploi parmi les diplômés de l'enseignement supérieur qui percevront un salaire mensuel de 600 dinars pour une période de deux années, l'Etat assurera la somme de 400 dinars sur chaque salaire. Ce qu'il faut retenir Le contrat « Dignité » concernera 25 mille demandeurs d'emploi diplômés du supérieur avec un salaire mensuel de 600 dinars pendant deux ans, dont 400 dinars fournis par l'Etat. Lancement au mois de novembre prochain d'un programme urgent pour la modernisation des routes dans 72 municipalités à raison de trois municipalités dans chaque gouvernorat, petit, moyen ou grand. Une enveloppe de 260 millions de dinars sera allouée à ce programme. Un programme exceptionnel pour le dessalement des eaux de mer, par le biais des unités mobiles, d'une valeur de 200 millions de dinars, a été inscrit dans le cadre de la Loi de finances 2017. Des dispositions pratiques ont été prises par le gouvernement concernant le logement social au profit des catégories faibles et vulnérables et qui tend à fournir des logements sociaux fin 2017 dont 3.500 unités qui seront achevées en 2016 en plus de l'entrée en vigueur du programme du premier logement dans lequel l'Etat prendra en charge l'autofinancement sous forme de crédit sur cinq ans. Distribution de 400 équipements de propreté en l'espace de 10 à 15 jours sur les districts municipaux. Accord sur la création de 7 centres de traitement de déchets en 2017 pour atténuer la pression sur les centres existants. Création d'une police «environnementale » qui entamera sa mission dans 70 municipalités mais qui sera généralisée sur toutes les municipalités et dont la tâche consistera à contrôler les délits et les infractions environnementales. Il est indispensable de partager les charges et les responsabilités par tous sans exception. Un plan d'action relatif aux impôts et à la fiscalité avec la révision à la baisse de l'impôt sur le revenu pour les catégories vulnérables afin d'établir une justice sociale. Révision de quelques avantages fiscaux accordés à quelques catégories en parrallèle avec l'examen des moyens à même de mettre fin au commerce parallèle à travers l'intégration du commerce parallèle dans le secteur formel vu les conséquences bénéfiques de cette opération sur les ressources financières et le budget général de l'Etat. Pas de conciliation avec l'évasion fiscale et le gouvernement veille à éviter toute forme de baisse de vigilance financière et compte créer une « police fiscale » et dotera son dispositif de 250 contrôleurs fiscaux supplémentaires. Participation exceptionnelle des patrons de 7,5% sur les impôts et proposition de reporter les augmentations salariales à 2019. Un programme de réformes pour améliorer le rendement économique et impulser l'investissement afin de relancer le taux de croissance qui fait du surplace depuis cinq ans. Vers la création d'un nouveau modèle de développement sur la base d'un taux de croissance de 3 à 4% pour les trois années à venir. Tunis va profiter de l'organisation de la Conférence internationale sur l'investissement qui se tiendra les 29 et 30 novembre prochain, pour attirer de nouveaux investisseurs. Création de cinq fonds de financement d'une valeur de 250 millions de dinars qui seront mobilisés par l'Etat pour encourager l'initiative privée et le lancement de petits projets. Il est à noter que l'investissement oscillera entre 5 mille à 25 mille dinars selon la nature du projet. L'Etat se chargera du financement et de l'encadrement, et des équipes seront formées pour effectuer des visites de terrain dans ce cadre. La place des corrompus est la prison. Des instructions ont été données au ministre de la Justice pour prendre les mesures nécessaires pour combattre les corrompus. Vers la création d'une nouvelle génération d'économistes et d'hommes politiques.