Pour contrecarrer la poussée de l'insécurité qui continue de menacer les lignes du métro, l'heure est au recrutement massif d'agents de sécurité civils qui tiendront compagnie aux policiers déjà sur place. Triste nouvelle pour les braqueurs ! La Transtu, qui gère le secteur des transports publics (bus et métro) dans le district de Tunis, vient de lancer un nouveau concours pour le recrutement d'agents de sécurité civils qui seront chargés de la protection des usagers de ses lignes. Cet énième concours dont le communiqué a été publié dans les journaux et facebook, est assurément le signal du ras-le-bol qui s'est emparé d'une entreprise où on ne compte plus les déboires engendrés par le développement inquiétant du phénomène des braquages. Un phénomène, il est vrai, d'autant plus rageur que les attaques ayant touché des lignes du métro se répètent en... copié-collé : la horde sauvage s'amène, des couteaux sont tirés et... le tour est joué. Mais ce qui est encore plus grave, c'est que ces attaques ne s'opèrent plus seulement la nuit, certaines ayant été carrément lancées en plein jour ! Il serait donc tout simplement fou de parler d'actes isolés. Une vérité qu'on s'entêtait, jusque-là, à ignorer. Et c'est seulement aujourd'hui qu'on a pu en «découvrir» la véracité. Mais qu'à cela ne tienne, car mieux vaut tard que jamais. Une question de synchronisation Bien avant d'opter pour la formule des concours, la Transtu n'a pas été en panne d'idées. En effet, pour espérer contrecarrer la poussée de l'insécurité sur les lignes du métro, elle avait alors augmenté le nombre de contrôleurs, étendu leur pouvoir d'intervention, en dernier recours, sollicité des renforts policiers. Hélas, peine perdue, le phénomène n'ayant pu être maîtrisé, faute de synchronisation des efforts entre les différentes parties prenantes, faute aussi d'une implication suffisante du ministère de l'Intérieur dont les agents ne font impression que dans les terminus du métro. Un «jeu» qui a fait la joie de ces insaisissables braqueurs qui, pour s'adonner à leur sale besogne, préfèrent frapper ailleurs, c'est-à-dire dans les stations où la police est généralement absente. A ce sujet, la sagesse exige de ne pas être trop exigeant avec un ministère beaucoup plus préoccupé par la priorité de la lutte contre le terrorisme que par les affaires de banditisme reléguées, par la force des choses, au dernier rang de ses soucis. Dès lors, la Transtu a bien fait de voler de ses propres ailes, en comptant sur sa propre armada d'agents de sécurité. Ceux-ci, triés sur le volet parmi des centaines de candidats, et une fois admis, ont été lancés sur les lignes du métro. A condition, seulement, qu'ils aient mérité amplement d'être embauchés. Et cela en réussissant les épreuves orale, écrite et physique, loin des arcanes de la complaisance et de l'interventionnisme. Sur un autre plan, opter pour le recrutement massif au détriment de la qualité ne suffit pas. Car, faut-il le souligner, les nouvelles recrues sont condamnées à l'obligation de résultat. Et cela ne se fera jamais sans compétence requise et une synchronisation judicieuse et vigoureuse avec les services de la police. Sinon, les braqueurs de tout acabit continueront de danser en rond et le lézard vert ne cessera pas de manger son pain noir. Alors, qu'il voie rouge, mon Dieu !