«Outre une augmentation de l'aide financière proposée par l'Union européenne (UE) en faveur de la Tunisie, avec une enveloppe de 300 millions d'euros (près de 743 millions de dinars) prévue pour 2017 et un engagement à consentir un effort financier similaire par la suite, une aide supplémentaire devrait être obtenue auprès des institutions financières européennes, qui pourraient mobiliser environ 800 millions d'euros (1.981,4 MD) par an d'ici 2020», a annoncé la Commission européenne (CE), et la Haute représentante de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, dans une communication conjointe adoptée, hier, à Bruxelles. Intitulée «Renforcer le soutien de l'UE à la Tunisie», cette communication expose une série de mesures que l'UE pourrait prendre collectivement pour renforcer son soutien aux efforts déployés par la Tunisie pour relever les défis cruciaux auxquels elle est confrontée et promouvoir la stabilité à long terme, la résilience, la bonne gouvernance, le développement socio-économique et la sécurité dans le pays. L'UE soutiendra «le plan en faveur des infrastructures et les mesures de développement du secteur privé des autorités tunisiennes, en mobilisant des ressources supplémentaires provenant de la plateforme d'investissement pour le voisinage. Ces mesures financières seront appuyées par des mesures commerciales spécifiques visant à favoriser le décollage économique de la Tunisie. Des mesures exceptionnelles sont également envisagées pour faire face à la situation critique dans laquelle se trouve la Tunisie». La CE a fait savoir, en outre, que «l'UE entend améliorer l'environnement des entreprises, notamment en achevant les négociations sur un accord de libre-échange approfondi et complet d'ici 2019. Dans ce contexte, il s'agira notamment de réduire les contraintes administratives qui freinent l'investissement et d'encourager les petites et moyennes entreprises». Federica Mogherini, haute représentante de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, s'est exprimée en ces termes: «Aujourd'hui, en cette période critique que la région toute entière connaît actuellement, l'Union européenne doit encore mieux adapter son action à la transition tunisienne. C'est ce que nous faisons avec cette communication conjointe, qui comporte des actions très concrètes pour mieux accompagner la Tunisie et les Tunisiens dans la mise en œuvre des réformes qu'ils ont eux-mêmes adoptées. Aujourd'hui, en investissant dans le présent et l'avenir du pays et de ses citoyens, nous investissons dans notre propre présent et notre propre avenir». Pour Johannes Hahn, commissaire pour la politique européenne de voisinage et les négociations d'élargissement, «l'UE offre un savoir-faire et un vaste éventail de mécanismes d'incitation permettant de dynamiser l'économie et de créer des opportunités pour les jeunes, qui figurent parmi les franges de population les plus éduquées mais aussi les plus sous-employées.» Faut-il rappeler qu'entre 2011 et 2016, l'aide apportée par l'UE à la Tunisie s'est élevée à 2 milliards d'euros (près de 5 milliards de dinars), dont 1,2 milliard d'euros de subventions (près de 3 milliards de dinars) et 800 millions d'euros (près de 2 milliards de dinars) d'aide macro-financière. L'UE est le premier partenaire commercial de la Tunisie et représente 60% du total de ses échanges et 70% de l'investissement direct étranger (IDE).