Annulation de la taxe imposée aux véhicules algériens entrant en Tunisie Création en Tunisie et en Algérie d'une structure de coordination et de suivi de la coopération bilatérale Signature d'un accord de coopération sécuritaire dans les prochains jours Le chef du gouvernement d'union nationale, Youssef Chahed, a effectué, hier, une visite de travail en Algérie au cours de laquelle il a transmis un message du président Béji Caïd Essebsi au président Abdelaziz Bouteflika. Youssef Chahed a rencontré son homologue algérien, Abdelmalek Sellal, et d'autres responsables algériens. Il a notamment annoncé l'annulation de la taxe imposée aux véhicules algériens entrant en Tunisie et a plaidé pour une «vision stratégique économique, intégrale et commune» entre l'Algérie et la Tunisie. D'autre part, une structure sera créée en Tunisie et en Algérie pour assurer la coordination entre les deux pays dans le domaine du suivi de la coopération. Sur un autre plan, un accord de coopération sécuritaire sera signé entre les deux pays dans les semaines à venir. Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a indiqué hier à Alger que l'entretien qu'il a eu avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika a permis d'évoquer la coopération sécuritaire et militaire entre la Tunisie et l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme. La rencontre a été l'occasion également d'examiner les moyens de promouvoir les relations de coopération économique et commerciale entre les deux pays, a-t-il dit. Cette visite est le premier déplacement de Youssef Chahed à l'étranger depuis sa prise de fonction à la tête du gouvernement, en août dernier. Accueilli à son arrivée à l'aéroport international Haouari, Boumediene par son homologue algérien, Youssef Chahed a déclaré : «J'ai choisi l'Algérie pour mon premier déplacement à l'étranger eu égard à la nature des relations exceptionnelles qui unissent les deux pays «, a-t-il dit dans une déclaration de presse, ajoutant qu'il était porteur d'un message du président de la République, Béji Caïd Essebsi, à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Youssef Chahed a, en outre, fait part de la volonté de renforcer davantage les relations bilatérales, notamment dans le domaine économique et en matière de sécurité et de lutte contre le terrorisme. Cette détermination à impulser la coopération entre la Tunisie et l'Algérie, a-t-il souligné, témoigne de la solidité des «relations privilégiées liant les deux peuples frères, unis par leur histoire et qui partagent un avenir et des combats communs». Lors de cette visite, le chef du gouvernement est accompagné par le ministre de l'Intérieur, le ministre du Commerce et de l'Industrie et le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. La taxe de sortie pour les Algériens annulée Par ailleurs, Youssef Chahed a annoncé hier à Alger l'annulation de la taxe de sortie du territoire tunisien imposée aux véhicules algériens «qui a causé un certain malaise chez nos frères algériens». Il a indiqué avoir informé les responsables algériens de cette décision. Dans une déclaration à l'agence TAP, Youssef Chahed a qualifié d'«excellents» les entretiens qu'il a eus hier matin avec le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, et la délégation du gouvernement algérien, ajoutant que plusieurs questions ont été évoquées «en toute franchise et dans un esprit de fraternité». D'autres questions ont été évoquées, a-t-il ajouté, dont l'évolution de la coopération bilatérale au niveau sécuritaire, s'agissant notamment de la lutte contre le terrorisme et les groupes terroristes. Youssef Chahed s'est dit, à cet égard, satisfait du grand consensus dégagé à ce niveau entre les deux parties. Sur un autre plan, le chef du gouvernement a indiqué que ses entretiens ont également porté sur les relations économiques et commerciales et ont permis l'examen des moyens propres à surmonter certains problèmes en suspens. Il s'agit pour ce faire d'adopter une «vision stratégique économique intégrale et commune» qui concerne, a-t-il dit, les secteurs industriel et commercial et vise à favoriser l'accès à des marchés africains de façon commune. Youssef Chahed a annoncé à ce propos qu'une structure sera créée en Algérie et en Tunisie chargée de la coordination des efforts des deux pays en ce sens. Selon Chahed, la question de la liberté de circulation, de travail et de séjour a été aussi à l'ordre du jour de ses entretiens avec les responsables algériens. L'accent a été mis sur la nécessité de «hisser les relations exceptionnelles unissant les deux pays à des paliers supérieurs», a-t-il dit, à travers la concrétisation des conventions signées entre les deux parties et la diversification des activités de partenariat. Le chef du gouvernement s'est rendu, en compagnie de Abdelmalek Sellal, au carré des martyrs du cimetière d'El Alia où il a déposé une gerbe de fleurs et récité la Fatiha à la mémoire des martyrs de la révolution algérienne. Un accord sécuritaire imminent De son côté, le ministre de l'Intérieur, Hédi Majdoub, a indiqué, hier, à Alger qu'un accord sécuritaire sera signé bientôt avec l'Algérie de manière à renforcer la coopération bilatérale dans ce domaine et promouvoir les relations privilégiées qui unissent les deux pays. Majdoub, qui accompagne le chef du gouvernement dans sa visite hier à Alger, a précisé que des rencontres quotidiennes se tiennent entre les départements sécuritaires de la Tunisie et de l'Algérie, notamment au niveau des unités positionnées sur les fontières communes. Dans une déclaration à l'agence TAP, Majdoub s'est félicité du niveau de la coopération exemplaire établie entre les deux pays dans le domaine sécuritaire, qualifiant d'«excellents» les objectifs tracés de façon commune et les moyens mis en place pour concrétiser la coopération sécuritaire sur le terrain. Sur les incidences de la situation sécuritaire en Libye, Majdoub a estimé que la question libyenne est «complexe». Cela concerne aussi bien la Tunisie que l'Algérie au vu de leurs frontières communes avec la Libye, a-t-il dit. Les deux pays suivent de près l'évolution de la situation en Libye, tout en appelant de leurs vœux une solution politique consensuelle dans les prochains jours.