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Implosion imminente
INSTANCE VERITE ET DIGNITE
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 10 - 2016

Sihem Ben Sedrine a fini par dégager Mustapha Baazaoui et Lilia Bouguira de leurs fonctions, alors que Khaled Krichi préfère se consacrer exclusivement à la commission d'arbitrage et de réconciliation.
Au bout du compte, il reste 9 membres uniquement qui siègent au conseil de direction de l'Instance, ce qui autorise la cessation de ses activités jusqu'à nouvel ordre
Il semble que rien ne va plus au sein du Conseil de direction de l'Instance vérité et dignité (IVD).
Vendredi soir, Me Khaled Krichi a démissionné de son poste de vice-président de l'Instance (poste qu'il occupait jusqu'ici en remplacement de Zouhaïer Makhlouf, licencié par Sihem Ben Sedrine, réintégré sur ordonnance du Tribunal administratif, mais empêché de reprendre son poste sur décision de la présidente de l'Instance). Il a annoncé qu'il préférait se consacrer à sa mission de président de la commission d'arbitrage et de réconciliation au sein de l'Instance.
Réuni en urgence, le Conseil de direction de l'IVD a accepté la démission de Me Krichi, ce qui revient à dire que l'Instance ne dispose pas pour le moment d'un vice-président alors que son vice-président légitime et légitimé par le Tribunal administratif à deux reprises fait les cent pas dans les rues de Tunis. Il menace qu'un jour ou l'autre, il transmettrait «à la justice les documents prouvant que Sihem Ben Sedrine est coupable de corruption et qu'elle reçoit les ordres provenant d'un parti politique ayant pignon sur rue et qu'elle les applique à la lettre». Seulement, on attend toujours que Zouhaïer Makhlouf, qui s'est transformé en spécialiste exécutif et avéré dans l'interprétation de la loi portant création de l'IVD, révèle les dossiers compromettants qu'il cache chez lui et joue au chat et à la souris avec Sihem Ben Sedrine. Il choisit aussi le moment qu'il juge «productif au plan médiatique et politique» pour égratigner la présidente avec ses révélations «sur les dépenses non justifiées, les licenciements, abusifs et les procès-verbaux des réunions falsifiés».
L'ARP, en spectateur passif
Et comme si la démission de Khaled Krichi ne suffisait pas, voilà que Mustapha Baazaoui et Lilia Bouguira viennent d'être dégagés de leurs fonctions au sein du Conseil de la direction de l'Instance.
Selon le communiqué diffusé par l'IVD, ils ont été démis de leurs fonctions «suite aux violations qu'il ont commises» et leur licenciement intervient en application de l'article 37 de la loi organique sur la justice transitionnelle.
Mais qu'est-ce qu'on leur reproche en réalité ?
Baazaoui et Bouguira ont, en effet, adressé une correspondance officielle au parlement demandant à être écoutés sur ce qu'ils appellent «les dépassements de Sihem Ben Sedrine et les pressions qu'elle exerce sur eux parce qu'ils n'ont pas accepté la désignation de Me Khaled Krichi au poste de vice-président de l'IVD et la non-application des jugements rendus par le Tribunal administratif ordonnant que Zouhaïer Makhlouf réintègre l'Instance en tant que vice-président.
Maintenant avec la démission de Khaled Krichi et l'éviction de Mustapha Baazaoui et Lilia Bouguira, le conseil de direction de l'Instance ne compte plus que neuf membres sur les 15 initiaux, et comme la loi prévoit que l'Instance ne peut exercer ses fonctions qu'avec au moins 10 membres, on se demande ce qu'attend encore l'Assemblée des représentants du peuple (l'autorité de tutelle de l'Instance contrairement à ce que prétend Ben Sedrine, affirmant qu'elle n'a de comptes à rendre à personne) pour combler les vacances et remplacer les membres démissionnaires ou démissionnés. L'ARP doit également lancer l'enquête parlementaire demandée par plusieurs députés quand a éclaté l'affaire des dépenses faramineuses consenties par la présidente pour aménager le siège de l'Instance, acquérir une grosse cylindrée pour ses déplacements et d'autres voitures moins coûteuses au profit des membres du Conseil de l'Instance, outre les avances sur dédommagement matériel accordées aux victimes de la répression sans que les membres de l'Instance n'en soient informés et sans que les associations spécialisées dans le domaine de la justice transitionnelle ne soient consultées, ignorant même les critères sur lesquels elle se base pour accorder la priorité à une victime aux dépens d'une autre.
Et ceux qui demandent, aujourd'hui, à l'ARP d'agir immédiatement avancent un autre argument juridique. En effet, selon la loi, le nombre de femmes au sein de la direction ne doit pas être inférieur au tiers du nombre total des membres, soit 5 femmes sur 15 membres.
Et avec le licenciement de Lilia Bouguira, il n'existe plus 5 femmes parmi les membres restants qui sont déjà au nombre de 9, soit un membre de moins que les 10 exigés (les deux tiers) pour que l'Instance puisse continuer à exercer ses fonctions normalement.
Jeudi dernier, Sihem Ben Sedrine et Khaled Krichi ont tenu une grande conférence de presse au cours de laquelle ils nous ont informé que l'Instance va intenter un procès contre la France pour lui demander de dédommager les victimes tunisiennes de la bataille de Bizerte de juillet 1961 et tous ceux (ou leurs héritiers) à qui Bourguiba a refusé d'accorder le titre de résistant et qui ont été privés des avantages dont leurs camarades ont bénéficié. Ali Laârayedh et Hamadi Jebali devront également être dédommagés en tant que victimes de la répression de Bourguiba et de Ben Ali mais aussi être poursuivis en justice pour les abus qu'ils ont commis quand ils dirigeaient le pays en 2012 et 2013.
Et quand Zouheir Makhlouf parle de 62.000 dossiers déposés auprès de l'Instance, affirmant «qu'aucun parmi ces dossiers n'a été réglé», il montre clairement qu'il n'est pas au courant de la liste des violations définie par l'Instance et révélée lors de la rencontre de presse de jeudi dernier.
Selon lui, ils sont des centaines de milliers de Tunisiens et de Tunisiennes à avoir le droit de recourir à l'Instance pour lui demander de les dédommager contre les préjudices qu'ils ont subis du 1er juillet 1955 au 31 décembre 2013.
Et si un rcdiste ou un destourien, longtemps endoctriné par le leadership de Bourguiba et de Ben Ali, dénonçait un enseignement à contenu politiquement orienté, comme une violation ?
Dans ce cas il serait en droit de demander à l'IVD de lui servir une belle somme d'argent en contrepartie des contre-vérités et des mensonges dont il a été injustement abreuvé sa vie durant. Parce qu'aujourd'hui, il découvre qu'il a été floué.
Il est à rappeler qu'on ne peut plus déposer de dossier auprès de l'Instance, le 15 janvier 2016 étant le dernier délai de réception des plaintes.
Mais qui peut empêcher une victime, qui a découvert à la lumière de la conférence de presse de l'IVD de jeudi dernier qu'elle a droit à la compensation, de camper devant le siège de l'IVD pour exiger que sa plainte soit acceptée même si les délais de réception ont expiré.


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