Initiative pour mettre fin au monopole de la décision Les députés du groupe parlementaire «Al-Horra», Mustapha Ben Ahmed et Mondher Belhadj Ali se sont déclarés opposés à la décision d'exclusion de Walid Jalled du bloc parlementaire. « Par-dessus son caractère abusif, cette décision représente une atteinte à la liberté d'opinion et d'expression et aux principes fondamentaux de la Constitution «, ont-ils indiqué dans une déclaration commune rendue publique mardi soir. A cet égard, ils ont appelé les membres du groupe « Al-Horra» à revenir sur cette décision, afin de sauvegarder l'unité du parti et de préserver son capital politique, estimant judicieux de faire prévaloir le dialogue pour résoudre les différends politiques au sein du mouvement. Selon eux, cette décision précipitée est dépourvue de tout fondement moral et juridique, dans la mesure où le député révoqué n'a pas été informé de la décision et n'a pas non plus eu l'occasion de se défendre. Le bloc parlementaire «Al-Horra» a décidé, mardi, de révoquer le député Walid Jalled, en réaction à ses déclarations aux médias au sujet de son refus du changement du nom du groupe. Selon un communiqué rendu public par le groupe parlementaire, « les déclarations de Jalled sur les décisions issues des journées parlementaires tenues les 15 et 16 octobre à Kerkennah constituent une violation du règlement intérieur du bloc». Le député Walid Jalled s'était retiré des travaux des journées parlementaires organisées par le mouvement Machrou Tounes et consacrées à l'examen de plusieurs points, dont notamment la présidence du groupe parlementaire. Le groupe «Al-Horra» est représenté par 25 membres à l'ARP. Déviation du mouvement Par ailleurs, Walid Jalled a annoncé le lancement d'un « processus de redressement « du mouvement Machrou Tounes. Selon une déclaration rendue publique, mardi soir, par Jalled, à la suite de son exclusion du bloc « Al-Horra», le lancement de ce processus a pour finalité d'édifier un projet de parti patriotique et moderniste et de mettre fin au monopole de décision détenu exclusivement par le secrétaire général du parti Mohsen Marzouk. Lancée conjointement avec nombre de députés du groupe parlementaire et du parti, cette initiative intervient en réaction à un déficit démocratique dans la gestion du parti et aux tentatives d'exercer une mainmise sur ses institutions, lit-on dans la déclaration. D'après le même document, Mohsen Marzouk cherchait à prendre le contrôle du bloc parlementaire et à faire du parti un instrument pour «affirmer son leadership et assouvir des ambitions personnelles». Cette rupture avec le bloc Al-Horra, a encore précisé Walid Jalled, intervient en réaction à la déviation du Mouvement «Machrou Tounès» des objectifs qu'il avait définis après le départ de nombre de ses dirigeants et de ses députés du Mouvement Nida Tounès. « Le Mouvement Machrou Tounès avait pour objectif principal d'édifier un parti moderniste démocrate pour sauver la Tunisie», a-t-il tenu à rappeler. D'autre part, Walid Jalled a souligné la nécessité de maintenir inchangé le nom du groupe parlementaire, de manière à le mettre à l'abri de toute organisation partisane.