Et voilà le jour « J », où a eu lieu, hier, partout dans la République, l'élection, tant attendue, du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). A cette occasion, le Palais des congrès à Tunis a ouvert, en ce 23 octobre 2016, ses portes à ses invités déjà accrédités par l'Isie: médias, observateurs et candidats. D'ici jusqu'au verdict des urnes, cet espace habitué à de tels rendez-vous d'envergure, s'est érigé, pour la circonstance, en grande salle d'opérations qui veille, sous le contrôle de l'Isie, au bon déroulement du scrutin. 11h du matin, son président, M. Chafik Sarsar, a donné un point de presse, le premier à être inscrit à l'ordre du jour des « médias center » au palais. Accompagné de son staff, il a tenu à faire part de toute l'actualité électorale telle que perçue et communiquée par ses lieutenants répartis sur les 13 centres et 106 bureaux de vote. D'après lui, tout se passe dans les règles de l'art, conformément à la loi : ouverture des bureaux à temps (8h du matin), représentants des candidats présents, observateurs de la société civile sur place et journalistes bien branchés à l'événement, avec une couverture médiatique satisfaisante. « Force est de constater un décor électoral en bonne et due forme. Et les opérations de vote ont démarré dans des conditions favorables », résume-t-il. Mais, ce bilan, remarquablement positif, n'a été que préliminaire, bien limité dans un intervalle de temps déterminé, soit de 8h à 10h du matin. Deux heures déjà passées, les premières données chiffrées ont révélé un rythme d'affluence allant crescendo. En fait, au campus universitaire « Farhat Hached » à El Manar, la faculté de Droit et des Sciences politiques de Tunis qui s'est muée, pour l'occasion, en un centre de vote, l'unique dans le Grand Tunis, on a enregistré, jusqu'à 10h, un taux de participation estimé à 6,3%. En même temps, l'on y a également recensé — statistiques de l'Isie à l'appui — un nombre record d'électeurs à l'échelle nationale, soit un peu plus de 400 votants. Contre 11 seulement au centre de Sidi Bouzid. Soit le taux le plus faible, depuis le démarrage du scrutin. De même, ajoute M. Sarsar, les juges judiciaires 3e catégorie et ceux administratifs ont réalisé le taux de participation le plus élevé, avec 15,3%. N'empêche, prévoit-il, le centre de vote de Tunis devait ainsi connaître une grande affluence l'après-midi. Au fur et à mesure, conclut-il, aucun problème n'a été relevé au niveau du déroulement du scrutin. Au bout du compte, M. Sarsar a fini par trancher, une fois pour toutes, sur la question du silence électoral. De par son caractère spécial, l'élection du Conseil supérieur de la magistrature ne peut être soumise aux mêmes conditions des élections nationales ou municipales. Ainsi, il n'est pas obligatoire de se plier au silence électoral, ni de contrôler la campagne et son financement. Sauf qu'au sein des centres et bureaux de vote, il est interdit d'afficher quoi que ce soit pouvant influencer le choix des électeurs.