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«Nagy, le précurseur du foot moderne»
HEDI BAYARI (ANCIEN ATTAQUANT DU CA)
Publié dans La Presse de Tunisie le 24 - 10 - 2016

Il incarnait le football rationnel et efficace : un foot «gagnant» forgé par l'entraîneur du CA de l'époque, André Nagy
Maître à jouer du CA, doté d'un jeu spectaculaire et simple à la fois, Bayari, l'anti-star par excellence, était aussi un finisseur hors pair. Il nous livre sa vision du football et plonge dans le passé: «Pour un attaquant ou un milieu offensif, il fallait garder la tête froide au moment de conclure. Pour cela, il ne fallait pas s'enflammer. Cette résonance est d'autant particulière dans un contexte de face à face, droit au but comme on dit. Le geste de trop, pas pour moi, non merci. Il fallait toujours rester humble, ne jamais se montrer excentrique. Tous ces préceptes, je les ai acquis dès mes premières classes à l'AS Ariana en côtoyant des techniciens chevronnés, tels que Skander Medelgi et Slah Guiza. Grâce à cette formation de tout premier ordre, j'ai pu aller loin par la suite. Je vais d'ailleurs débuter par la fin et revenir par la suite sur les étapes importantes. Ma plus grande satisfaction au CA n'est pas seulement d'avoir remporté trois fois le titre de meilleur buteur du championnat de Tunisie, ni d'être jusqu'à ce jour le meilleur buteur de l'histoire du Club Africain, avec 110 buts en championnat et 17 en coupe de Tunisie, je crois. Mon apogée, c'était en 1978-79, car c'est là que mon jeu a pris tout son sens. Le football est un sport collectif. Quand l'équipe est couronnée, tout le groupe l'est. Ce qui n'est pas le cas d'une simple consécration individuelle qui ne déteint pas sur tout le club. Cette année-là, j'ai tout de même fini meilleur buteur et j'ai hérité du Soulier d'or. C'était une époque bénie et j'ai enchaîné avec un goût d'inachevé en 1983 et en 1984. Pourquoi? Parce que le CA jouait le haut du tableau, atteignait les phases avancées de Dame Coupe sans pour autant brandir le trophée. On était devenu le Poulidor du foot tunisien. Et, cette étiquette-là commençait à nous coller à la peau. Je me rappelle aussi qu'en 1981, j'étais un tantinet mélancolique. J'ai de suite choisi de me constituer un petit pécule pour mes vieux jours en optant pour Ittihad Dubai en 1981. J'ai fini meilleur buteur avec 11 buts et je suis retourné au CA. En ces temps -là, la rivalité avec notre voisin «sang et or» n'avait pas pris une ride. Mes derbys face à Tarak, Mâaloul, Ben Mahmoud, Feddou, feu Kamel Karia, Ben Yahia et Chouchane, c'est comme si c'était hier. Jouer contre ces formidables compétiteurs est un privilège. Vous savez, mon enfance à été bercée par les matches de quartier en compagnie de Tarak Dhiab et plus tard Abelkader Rakbaoui. Le Souk Qdim de l'Ariana était le théâtre des «opérations». C'est là que le rêve d'opter pour un club structuré et ambitieux a mûri dans ma tête. A l'exemple de Tarak Dhiab et Taoufik Belghith, partis vers de grands clubs».
L'honneur de remplacer Abderahmane Nasri
«Je débarque en 1972-1973 au Club Africain. J'ai découvert une autre culture sportive. Celle de la gagne. D'ailleurs, le CA a remporté le doublé à la fin de cette saison inaugurale. En cette période, on disait que mon objectif était de remplacer à terme l'inimitable Abderahmane Nasri. Quel challenge ! Puis, une fois la période de maturation achevée, Ameur Hizem m'a offert ma première chance à l'occasion d'un match de Coupe contre le Club Sportif d'Hammam Lif. On déroule et on gagne 5-0. Je marque des points et je deviens un atout pour un coach qui a misé sur l'élan de la jeunesse. Dans la foulée, à Mahdia, j'inscris mon premier but, puis je récidive, permettant ainsi au CA de l'emporter 2-1. J'ai mis cependant du temps à gagner en notoriété. D'ailleurs, je n'ai pris part à mon premier grand derby qu'une semaine après mon vingtième anniversaire. Je m'en rappelle comme si c'était hier. La mi-novembre 1975, je croise mon ami d'enfance Tarak Dhiab. On gagne grâce à Hassen Bayou. Le scénario identique se reproduit au match retour, mais cela n'empêche pas l'Espérance Sportive de Tunis de conserver son titre. Le CA était à une phase charnière. Pas de conflit de générations, mais une évolution dans la continuité. Après le départ de Belghith pour l'Arabie Saoudite, j'ai pris mes responsabilités de «playmaker» aux côtés de Ghommidh, Ridha Boushih, puis Métoui et la nouvelle vague. Bon gré, mal gré, on est devenu le Poulidor du football tunisien. Toujours présent ,mais pas toujours couronné. On avait en face un grand CSS composé de Dhouib, Akid et Hamadi Agrebi, il était difficile de rivaliser avec».
Sur les traces de Mohieddine et Akid
A titre personnel, à cette époque-là, le derby avait toujours constitué un tournant pour moi. En 1978, je marque et gagne le derby. Ameur Hizem me convoque dans la foulée. En sélection, mes prestations étaient mitigées. Je participe aux qualifications de la CAN 1982 face au Sénégal, mais je ne suis pas là durant la phase finale. L'année d'après, en 1983, je réalise un triplé face au Rwanda aux éliminatoires de la CAN 1984. Un petit record du genre, puisque je deviens le troisième joueur à réaliser une telle performance en match officiel après Mohieddine Habita et Mohamed Ali Akid. Mes stats sont correctes en sélection. Mais j'aurais pu beaucoup mieux faire. J'ai marqué 9 buts entre 1979 et 1983. Si ma mémoire ne me trahit pas. Je pense que j'ai scoré contre le Sénégal, le Rwanda, l'Algérie, la Côte d'Ivoire, le Maroc et le Gabon. Puis, vers la fin, en 1989, j'ai tenté une nouvelle expérience dans la péninsule arabique, à Oman du côté du club Essouk. Je ne m'imagine pas un jour m'éloigner du giron du football. Cela vous colle à la peau. Après le football en tant qu'acteur majeur du jeu, j'ai enfilé la casaque de dirigeant au CA et j'ai même veillé aux destinées de l'équipe nationale de futsal. C'est dire que je ne suis pas près de m'éloigner des terrains de football de si tôt. Tant que le plaisir est là, un féru du sport-roi ne se démarquera jamais de cette trajectoire toute tracée et appelée à durer aussi longtemps que le destin l'aura décidé».


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