Par Mahmoud HOSNI La Steg a procédé récemment à la coupure du courant de certains sièges dépendant de la municipalité du Kef, pour non-paiement des factures d'électricité. Il faudrait dire que la dette dépassait un million sept cent mille dinars (1,7 MD). Une décision bienvenue et opportune. Car, a-t-on idée de factures qui parviennent à la municipalité du Kef et qui sont jetées à la poubelle, parce que totalement ignorées ? Cette mentalité des administrations publiques, des collectivités régionales et locales qui se considèrent au-dessus de la loi est révolue et n'a plus sa raison d'être. En effet, dans les budgets qui leur sont alloués, de même que dans leurs prévisions, ces dernières doivent inclure dans la rubrique des frais de gestion les dépenses d'eau et d'électricité. Ce qui aggrave la suspicion de mauvaise gestion, c'est l'appel lancé par un député de la région aux instances du gouvernement en vue d'ouvrir une enquête sur des présomptions de corruption et de mauvaise gestion reprochées à certaines municipalités de la région. L'Etat devra-t-il pomper des crédits indéfiniment dans des seaux troués et minés par des gestionnaires véreux ? D'autant que le non-paiement par les administrations publiques des factures d'eau et d'électricité pourrait servir de mauvais exemple aux entreprises privées et aux ménages. C'est le temps des vaches maigres et l'Etat est aujourd'hui réduit à racler les fonds de tiroir pour parer au plus urgent. Aussi se doit-il de récupérer son dû tant auprès des administrations publiques que du secteur privé. Il n'y a plus de place pour les tergiversations. En fin de compte, la Steg, la Sonede et la Cnam sont trois entreprises publiques qui investissent des millions de dinars en projets divers pour améliorer les conditions de vie des Tunisiens et qui ne pourront plus le faire, faute de fonds, c'est-à-dire d'avoir récupéré leur dû.