Ce que l'on met dans nos assiettes peut contribuer à l'aggravation de certaines maladies L'association tunisienne d'éducation nutritionnelle sans frontières «ATENSE» a célébré, à la Maison du médecin vétérinaire, la Journée mondiale de l'alimentation qui a coïncidé avec son quatrième anniversaire . A cette occasion, la présidente de l'association, Mme Fatma Ben Hafsa, a organisé un séminaire qui s'est articulé autour du thème «Le climat change, l'alimentation et l'agriculture aussi». La Journée a démarré avec la présentation de l'association, qui a été suivie par des interventions de médecins et de spécialistes invités pour parler de cette thématique d'actualité. Une histoire médicale qui date de deux mille ans Le Professeur émérite Hamza Saddem a focalisé son intervention sur le thème de l'obésité et de la nutrition au Ve siècle en Tunisie, expliquant que l'histoire médicale de la Tunisie date depuis deux mille ans et qu'il existait jadis un grand centre de traitement et de recherche médicale ainsi que des livres médicaux carthaginois servant de référence aux médecins. «En effet, la richesse de la Tunisie réside notamment dans trois éléments essentiels, à savoir l'agriculture, l'enseignement et la santé», explique le professeur. Et d'ajouter: «Au Ve siècle, la médecine avait déjà un traité sur l'obésité. Pourtant, ce taité a été délaissé sans que l'on se soit inspiré des écrits et des recherches de nos prédécesseurs qui représentent la base de la médecine que nous pratiquons aujourd'hui». L‘intervenant a, par ailleurs, appelé à ce que chaque région du pays fasse ressortir ses points forts en matière de culture, sciences, agriculture, éducation... «Toutes les civilisations qui se sont succédé sur cette terre ont assuré à l'homme ses besoins fondamentaux que sont la nourriture, l'agriculture, l'éducation et la santé», a-t-il ajouté. La journée s'est poursuivie, dans sa seconde partie avec l'intervention de Nabil Mathlouthi, gynécologue, qui a axé son exposé sur le thème de la nutrition et des pathologies gynéco-obstétriques. Le spécialiste a indiqué, à ce titre, que ce que l'on met dans nos assiettes peut contribuer à l'aggravation de certaines maladies relatives aux pathologies gynéco obstétriques, en mettant notamment l'accent sur la mauvaise hygiène de vie responsable de l'obésité chez un grand nombre de femmes. Selon les statistiques, 6% de femmes sont obèses à un âge compris entre 18-24 ans, 11,5% des femmes âgées entre 25-34 ans et 15% comprises dans la tranche d'âge de 35-44 ans souffrent également d'obésité. Afin d'éviter les risques d'obésité qui contribuent au développement de l'infertilité chez la femme, le médecin conseille d'éviter la consommation d'aliments à taux glycémique élevé, de privilégier les aliments riches en fer et en calcium et de pratiquer une activité physique régulière. Alimentation et changement climatique Un autre problème a été soulevé au cours de ce séminaire. Il s'agit de la question du changement climatique et son impact sur l'alimentation et l'insécurité alimentaire. C'est Mme Amel Akremi, directrice au ministère de l'Environnement qui a abordé cette question à travers son exposé intitulé «Quelle sécurité alimentaire avec un changement climatique de plus en plus prononcé ?». A cet effet, elle a articulé son exposé autour de quatre grands volets, à savoir l'historique de la COP, les enjeux de la COP21, la présentation de l'accord de Paris et finalement les enjeux de la COP22 Elle a affirmé que parmi les grands enjeux de la COP figure la protection de la nature et l'écosystème pour la survie de l'humanité et celle de la faune pour conserver le patrimoine génétique des espèces animales afin de préserver l'équilibre environnemental. Par ailleurs, malgré les progrès réalisés, l'insécurité alimentaire demeure un problème économique majeur dans la mesure où 650 millions de personnes souffriront de la faim en 2030 contre 800 millions en 2015, et ce, en particulier dans les milieux ruraux. Cette insécurité alimentaire est expliquée par le changement climatique. «A ce titre, la sécurité alimentaire fait partie des premiers objectifs de la COP, afin d'éviter que le 21e siècle soit marqué par l'insécurité alimentaire dans ses quatre dimensions, en l'occurrence la disponibilité, l'accès, la stabilité et la qualité».