Après la réouverture de l'ambassade de Suède en Tunisie, le Forum d'affaires tuniso-suédois marque aussi la volonté de renforcer les relations entre les deux pays, surtout avec la visite officielle de Mme Margot Wallström, ministre des Affaires étrangères. Une visite qui a été précédée d'une première en février 2015 et une visite d'Etat du président de la République, Béji Caïd Essebsi, en Suède en novembre 2015. Zied Laadhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, est enthousiaste. "La réouverture de l'ambassade de Suède en Tunisie est un événement très important non seulement pour la Suède mais aussi pour la Tunisie et son image à l'international. Ceci reflète la confiance du gouvernement et des investisseurs suédois. D'ailleurs, nous partageons plusieurs valeurs communes avec la Suède. La démocratie doit offrir une vie décente qui repose sur l'égalité des chances et la justice sociale. Nous pensons que le Suède est un exemple à suivre à ce niveau. Ce forum d'affaires est une opportunité pour consacrer cette vision commune", affirme-t-il. Création d'emplois Cette vision repose sur le déveloopement des relations bilatérales et le renforcement des échanges commerciaux entre les deux pays. "Il est temps de s'engager avec la Tunisie. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont baissé après la révolution. Et compte tenu de l'évolution historique de nos relations, nous devons stimuler davantage le commerce dans les deux sens et l'ambassade de la Suède en Tunisie remplira sa part du contrat", lance Son Excellence l'ambassadeur de Suède en Tunisie, M. Frederick Florén. De son côté, Mme Wallström a indiqué qu'il est important de développer les relations de coopération entre les deux pays, précisant que la Suède est prête à ouvrir de nouvelles opportunités d'affaires avec la Tunisie afin de combattre le chômage des jeunes. "Je pense que c'est la plus importante tâche à laquelle s'attelle le gouvernement tunisien actuel. Une tâche qui ne peut s'accomplir sans le développement économique. Je crois que le partenariat tuniso-suédois est un terrain fertile pour booster encore la coopération entre entreprises suédoises et entreprises tunisiennes", explique Mme Wallström. Il est clair que les échanges commerciaux entre les deux pays restent faibles. Selon Zied Laadhari, ministre de l'Industrie et du Commerce, la Tunisie realise un chiffre d'affaires de 100 millions d'euros seulement avec la Suède. Un chiffre qui peut s'élever davantage, selon lui, en renforçant le partenariat dans plusieurs domaines tels que l'industrie, la technologie, l'énergie, les industries mécaniques et électriques, les services, etc. A noter que huit entreprises suédoises sont présentes en Tunisie et emploient 5.000 Tunisiens. Une présence qui pourra se renforcer encore plus, selon Khalil Laabidi, directeur général de l'Agence de promotion de l'investissement extérieur (Fipa), surtout que les entreprises suédoises peuvent soutenir la Tunisie pour la création d'emplois et aussi pour le transfert de technologie. "L'objectif est d'établir une relation gagnant-gagnant. Nous voulons être une plateforme pour la Suède en Afrique, cette zone stratégique qui va enregistrer des taux de croissance très importants dans les prochaines décennies", précise-t-il. D'ailleurs, M. Laadhari indique que le développement de la coopération tripartite est l'un des axes de développement des relations tuniso-suédoises, non seulement avec l'Afrique, mais aussi avec les pays scandinaves. "Notre partenariat avec la Suède peut nous ouvrir des voies d'affaires avec le marché scandinave. Nous œuvrons également à organiser un autre forum d'affaires au Suède pour mieux promouvoir les opportunités que présente la Tunisie", souligne-t-il. Opportunités De son côté, le conseiller principal à la société d'investissement suédoise "Investor AB", M. Magnus Schöldtz, a affirmé que l'ambassade constitue une plateforme très importante pour une coopération soutenue entre la Tunisie et la Suède, espérant que cela permettra aux entreprises suédoises déjà présentes de développer encore leurs activités, d'attirer d'autres entreprises et de développer les opportunités d'affaires. Il s'agit aussi, selon lui, de booster les échanges académiques, la recherche et le développement des compétences. Et d'ajouter que la Tunisie devrait procéder à des réformes économiques pour attirer les investissements pour, de surcroît, créer l'emploi. "Ces réformes seront certainement douloureuses pour les Tunisiens ordinaires. Mais je pense qu'elles sont nécessaires pour parvenir à une économie équilibrée", indique-t-il. Concernant la conférence internationale sur l'investissement, il signale que la Suède sera certainement présente, surtout qu'elle constitue un pas en avant vers la consolidation des relations bilatérales. A ce niveau, M. Laabidi a précisé que la Suède a été invitée à très haut niveau et que des invitations ont été adressées à des fonds d'investissement et de grands groupes suédois.