Le classico CSS-ESS va-t-il pâtir du rayonnement extraordinaire du derby tunisien ? C'est un succulent hors-d'œuvre qui est proposé aux puristes par une sixième journée «explosive». Demain, CSS-ESS ouvrira les hostilités. Dimanche, EST-CA constituera le clou d'une ronde précédant une nouvelle trêve internationale réservée au derby maghrébin du 11 novembre Libye-Tunisie. Mais la première affiche ne souffre guère de la comparaison avec le great-event tunisois, loin s'en faut ! On peut même soutenir qu'au rayon du spectacle, elle a souvent régalé les puristes davantage que la confrontation des frères-ennemis de la capitale qui vaut surtout par la tension extrême et la grosse rivalité qu'elle génère, décevant parfois l'attente au niveau de la qualité. Certes, au même titre que le derby, le classique centre-sud n'est pas décisif car on n'en est encore qu'aux premiers balbutiements, pas encore dans le vif du sujet. La phase du play-off est quasiment assurée pour les deux ténors du foot national, l'enjeu n'étant pas vraiment arithmétique. Au-delà du prestige, les deux grosses pointures vont chercher à se rassurer dans un contexte plutôt agité. Les «Noir et Blanc» sont toujours dans le provisoire depuis le départ de Chiheb Ellili. La nomination du successeur s'avère plus difficile que prévu, plusieurs techniciens (le Néerlandais Pans, le Suisse Alain Geiger...) ayant débarqué à Sfax et négocié avec le bureau de Moncef Khemakhem sans que cela débouche sur une décision finale. En attendant Godot, donc, le duo Anis Jerbi-Foued Dergaâ fait de son mieux. Il a ramené dimanche dernier la victoire de Tataouine, maintenant une dynamique positive. Toutefois, privé de ses atouts Maâloul, Ajayi et Moncer, tous partis l'été dernier, le CSS n'est plus vraiment le CSS. L'œuvre de reconstruction sera dure et longue autour des jeunes recrues Ben Ali, Soukary, Ali Korbi, encadrés par les ténors Hannachi, Awadhi, Marzouki et Derbali qui reprend du service. Prendre plaisir L'Etoile du Sahel connaît à son tour des moments d'incertitude inhérents à l'avenir et de son président Ridha Charfeddine et de son entraîneur Faouzi Benzarti. L'affaire Mohsni vient ajouter aux tensions. Pourtant, le large succès de dimanche dernier (5-1) devant le CAB, qui n'est pourtant pas tombé de la dernière pluie, ne peut qu'installer la confiance. Ce n'est, certes, pas la meilleure Etoile qui aligne les succès cet automne. Mais comme un peu partout chez les favoris, cette première phase de la saison ressemble plutôt à une mise en train, un rodage. Une façon de mettre l'eau à la bouche. Le classico de cet automne n'est ni décisif ni vital pour l'avenir des deux clubs. Une raison suffisante pour voir entraîneurs et joueurs se soucier un tantinet de la forme, c'est-à-dire de la manière et de la qualité du jeu produit. Une fois n'est pas coutume, les acteurs peuvent se faire plaisir sans pour autant brader le résultat. Les deux ne vont-il pas de pair, au bout du compte ?