Deux journées consacrées à la sauvegarde du patrimoine filmique arabe et africain. Les Journées cinématographiques de Carthage, ce n'est pas que des films ! A l'occasion du cinquantenaire du festival qui a lieu du 28 octobre au 5 novembre, un colloque international est organisé au palais des congrès les 29 et 30 octobre, en partenariat avec l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts « Beït al-Hikma » et la Fédération panafricaine des cinéastes (Fepaci). Les invités arabes, africains et européens viendront débattre d'une question urgente. Le colloque qui s'intitule à juste titre « Patrimoine cinématographique en péril » part du constat qu'élaborer et mettre en place une politique de sauvegarde et de conservation du patrimoine cinématographique en Afrique et dans le monde arabe a toujours posé problème. «L'état de dégradation et de risque de pertes irrémédiables des œuvres cinématographiques arabes et africaines est de plus en plus alarmant et désespérant », expliquent les organisateurs dans la présentation du colloque. Celui-ci ambitionne de donner une seconde vie au patrimoine filmique de la région et d'aller au-delà des simples recommandations qui n'aboutissent jamais pour proposer une stratégie concrète. Afin d'y parvenir, cet événement s'appuie sur un programme où sont sollicités « l'expertise des archivistes et des conservateurs spécialisés dans la conservation du patrimoine cinématographique, et le savoir-faire accumulé par les cinéastes eux-mêmes, qui sont confrontés d'une manière inhérente à leur praxis aux problèmes immédiats et concrets de la conservation dans de bonnes conditions de leur propre production filmique », expliquent-ils encore. Le coup d'envoi du colloque sera donné par le directeur artistique du programme des festivités du cinquantenaire des JCC, Mohamed Challouf, également documentariste et organisateur de manifestations culturelles dédiées au cinéma et à sa mémoire, telles que Les rencontres cinématographiques de Hergla et Cinéma au Musée à Sousse. Il passera ensuite la parole aux invités du colloque dont le directeur de la cinémathèque portugaise José Manuel Costa, les universitaires Hedi Jallab et Aboubakar Sanogo et les documentaristes Rithy Panh et Hichem Ben Ammar. Les activités du colloque « Patrimoine cinématographique en péril » et les interventions de ses invités s'articuleront autour de quatre axes. Le premier vise à dresser un état des lieux autour de questions identitaires sur comment et avec qui aborder le thème de la sauvegarde du patrimoine cinématographique. «Quelle approche privilégier pour développer une politique de sauvegarde et de restauration du patrimoine cinématographique africain et arabe ? » est le deuxième axe de cette rencontre professionnelle. Quant au troisième volet à débattre, il concerne le modèle économique à choisir pour les institutions de sauvegarde et de conservation du patrimoine cinématographique à créer. Le quatrième et dernier axe est enfin consacré aux enjeux « politico-culturels » de la sauvegarde du patrimoine cinématographique dans le monde arabe et en Afrique.