La famille internationale de Kidsfest s'agrandit. Suzanne Prahl, la conceptrice du projet, celle qui l'a créé à Sarajevo, l'a fait essaimer à Tunis, et vient de l'implanter en Calabre, était récemment parmi nous. Elle venait resserrer les rangs, réunir ses équipes, et préparer la prochaine session de ce festival pour enfants pas comme les autres. Qu'on se souvienne : Kidsfest à Sidi Bou Saïd, c'était la colline livrée aux enfants, le village investi dans la joie et la fête, les parades, les conteurs, les jeux, les joutes, les spectacles. C'était cette rencontre de créateurs, d'artistes, d'écrivains, de bateleurs, venus dire aux enfants qu'ils sont l'avenir et l'espoir, le socle sur lequel se bâtira la société de demain. C'était aussi toutes ces associations qui travaillent pour l'enfance, qui balisent les voies, et ouvrent les portes. C'était encore toutes ces représentations de nos amis étrangers, ambassades, centres culturels, qui avaient tenu à en être. C'était aussi ces écoles, ces instituts, ces centres de formation du voisinage sans qui la fête n'aurait pu être totale. Sidi Bou Saïd a donné naissance au festival de Caccuri en Calabre qui a adopté le même module, et qui a invité le maire du village comme hôte d'honneur. Les équipes de Bosnie et de Sidi Bou Saïd étaient là en renfort. Là encore, on a dressé des scènes, on a monté des ateliers, on a demandé aux enfants de créer les costumes de ce qu'ils souhaitent devenir pour une parade joyeuse. La nouveauté à signaler, c'est que l'on a invité des enfants de migrants, et que la Croix-Rouge et le Haut Commissariat aux Réfugiés étaient parties prenantes de l'évènement. Le prochain festival inscrit dans ce qui est désormais un réseau sera celui de Sidi Bou Saïd le 9 avril prochain. Suzanne Prahl s'attache à consolider les liens avec les habitants du village, les galeries, les magasins, les restaurants qui les accueillent. De nouvelles associations rejoignent le festival, dont celle du « Petit débrouillard » qui a inscrit dans son calendrier une série d'actions pour préparer cet évènement, telles que la confection de masques, de bannières... Mais Suzanne n'est pas totalement satisfaite : «Je rêve que cet évènement devienne un évènement national. Que les ministères s'impliquent davantage. Je voudrais que tout le monde soit conscient de l'importance de jeter les enfants dans un bain de culture, de diversité culturelle, pour qu'ils ne soient pas formatés. Je voudrais aussi que la Tunisie, comme elle a porté ce projet en Italie, le porte en Allemagne. Que ce soit dans ce pays qui reçoit le plus de migrants que naisse le prochain Kidsfest».