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Haïthem Abid : «Piechniczek et Amarildo : précurseurs et innovateurs»
SOUVENIRS, SOUVENIRS...
Publié dans La Presse de Tunisie le 05 - 12 - 2016

«Mrad Mahjoub a façonné mon jeu. Il m'a inculqué le travail de base»
Il a connu une longue descente aux enfers une fois sa carrière de footballeur achevée mais il n'empêche qu'il est resté adulé non seulement pour sa simplicité, mais aussi pour sa bravoure et sa correction. Une fois l'espoir d'une rédemption entrevue, Haïthem Abid, ce gamin en or de l'Espérance des années fastes, est revenu sur le devant de la scène, toujours aussi passionné de football et même connaisseur émérite des arcanes de notre sport-roi et de son club de cœur, le doyen des clubs tunisiens «sang et or». Il nous parle de son passage à l'EST et nous conte son histoire à travers quelques moments forts vécus durant une carrière riche en succès mais inachevée: «J'ai vécu mon retour au football en tant que consultant puis responsable au club de Bab Souika comme une renaissance, tant mon existence fut un temps vidé de sa substance et de sa raison d'être depuis ma mise à l'écart du monde du football, et même bien avant, suite à ma retraite anticipée accélérée par une vilaine blessure. Depuis, cette longue absence-agonie, enchaînée par de morbides turpitudes, consumée par des excès compulsifs en tous genres, a simplement failli m'achever. Et, après avoir poursuivi une trajectoire peu commune de contre-exemple, de sportif maudit, d'ange déchu et d'ex-footballeur déjanté, j'essaie maintenant et depuis quelques années de m'intégrer, de m'adapter et de retrouver une vie normale à défaut de scintiller à nouveau de cette lumière équivoque du microcosme du monde footballistique. Je pense qu'en tant que rescapé, je me suis métamorphosé dans le bon sens. Le football est toute ma vie et c'est ce qui m'a sauvé.
Mon amour du beau jeu est demeuré intact. Et j'ai conscience des énormes responsabilités que me confère mon rôle de conseiller au sein de la cellule de recrutement des jeunes. La main tendue du président de l'Espérance m'a sauvé de la banalisation et de l'anonymat. Il m'a permis de replonger vite dans le monde du football et de caresser de nouveau cet astre de cuir qu'est le ballon rond. Ce tournant m'a ouvert de nouveau à la transcendance, et les choses se sont emballées (consultant TV, chroniqueur respecté, présence dans les médias, retrouvailles, de nouveau sous les feux de la rampe...). Je ne vous cache pas que je me sens de nouveau inclus dans le jeu et les perspectives d'avenir de l'Espérance dont je ne peux être que le serviteur, le dévot et le démiurge à terme. Vous savez, ma relation avec l'Espérance est fusionnelle. Rien que mon entrée au Parc B me donne des frissons. Il ne peut qu'en être ainsi quand on a été élevé et bercé dans le culte et la ferveur « sang et or ». Quant au football, pour moi, ce n'est pas du ballon, c'est de l'art. Dès nos premiers pas en football, pour des jeunes en mal de mythes fondateurs, le doyen des clubs tunisiens était la référence, un motif de fierté. Entre fulgurances et vulnérabilité, on se ressourçait et l'on ne se ressource que grâce à notre appartenance à l'Espérance. C'est ce contraste qui fascine tant. Même au creux de la vague, le tumulte comblant le vide permettait de tenir et d'espérer ».
«Doublé de 89 et Champions League de 94, souvenirs impérissables»
« Cela permettait aussi de se remémorer et de puiser dans les souvenirs pour garder l'espoir et la flamme. Quand je me replonge dans mes débuts du côté du quartier du Passage et de l'avenue de Londres, là ou tout à commencé, je revis. Que de brillants footballeurs ont fait leurs classes là-bas. Nabil Maâloul, Chokri El Ouaer, Rached Farah. Je me rappelle que près de l'avenue Mohamed V, les terrains de quartier à profusion permettaient de jouer à l'envi. Puis, les choses se sont accélérées. Lors d'un mémorable EST-Olympique de Marseille, lors de l'avant-match, les jeunes ramasseurs de balle s'adonnaient à leur sport favori via une belle exhibition. Je les enviais et cela m'a donné des idées. Dès l'été 1976, j'ai mis le cap sur le Parc B. Un certain Mohamed Torkhani veillait sur les tests d'usage. Vous savez, je suis redevable à plusieurs techniciens de renom. Le Brésilien Amarildo, Roger Lemerre qui m'a lancé dans le grand bain. Mrad Mahjoub qui a façonné mon jeu et qui m'a inculqué le travail de base chez les cadets. La génération cadette était brillante. Je me rappelle qu'elle a inscrit plus de 70 buts en une saison et n'en a encaissé que deux ! J'ai aussi été encadré par Mahmoud El Ouakâa, Ben Yahmed, le Francilien Bérété, ainsi que l'incomparable Polonais Anton Piechniczek. Je crois qu'à l'EST, il y a eu un avant et un après-Piechniczek. Il a donné une nouvelle impulsion et une autre dimension au club. On s'entraînait les veillées de match et les lendemains de rencontre. Quant à Amarildo, il a été le précurseur et l'innovateur, alignant, à titre d'exemple, deux régisseurs côte à côte, soit moi-même et Tarak Dhiab.
Notre football était spectaculaire et abouti grâce à lui. Des souvenirs, j'en ai à la pelle comme lors de la période 1985-1986 en équipe nationale junior avec Mrad Mahjoub. Au sein du groupe, il y avait Jamel Limam, Lotfi Rouissi, Kais Yâakoubi, Sami Touati, Mohamed Hédi Abdelhak, Lounis, El Ouaer, Ahmed Bourchada, Mourad Gharbi, Chihi, Mhadhebi, tout ce beau monde étant dirigé par Mrad Mahjoub et Nizar Khanfir. Cependant, et outre l'équipe nationale junior et senior, mon meilleur souvenir reste le doublé glané en 1989 par l'EST et la Ligue des champions gagnée en 1994. Ma plus grande désillusion a été ma blessure en 1990 juste avant le match décisif pour la qualification au Mondial. Entre-temps, en club, à l'EST, il y a eu Gor Mahia qui nous a privés du trophée de la coupe d'Afrique des vainqueurs de coupe.
Volet amitié au sein de la bulle du football. J'en ai gardé de solides avec tout le monde. Mon ami Sami Touati en sait quelque chose. Je prenais un malin plaisir à le titiller en match, puis, nous passons l'après-match à nous chambrer et à vaquer à nos occupations communes (famille, boulot).
Pour finir, je vous dirais que mon idole s'appelle Zico, l'ex-grande star des Auriverde, un joueur que je vénérais et que je voulais imiter pour son jeu déboussolant».


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