Deux personnes mortes à Tataouine, emportées par les eaux de l'oued Maztouria en crue Fait inédit hier : l'oued Maztouria, à Tataouine, sorti de son lit, lâchant des eaux boueuses en furie arrachant tout sur leur passage. Radio Tataouine s'en est fait l'écho pour faire part d'une première dans le sud tunisien au climat sec et aride : des pluies tombées en trombe et en continu pendant plusieurs heures. La manne tombée du ciel augure d'une saison agricole fructueuse, mais les services de la garde nationale font état de la mort de deux personnes emportées par les eaux de l'oued et repêchées à 3 km au sud de la ville de Tataouine par les équipes de la Protection civile. Selon une dépêche de la TAP, les fortes averses ont fait également déborder d'autres oueds dont l'oued Tataouine et l'oued Gremsa. Dans d'autres régions, comme à Mahdia, les cours ont été suspendus, les écoles ont fermé leurs portes. Des établissements scolaires auraient été envahis par les eaux et endommagés. Ce qui laisse prévoir une fin de semestre difficile pour l'ensemble de la famille éducative. Suspension des cours à Mahdia Les bulletins météo qui se sont succédé depuis jeudi soir ont annoncé de fortes averses pour vendredi 16 décembre sur la plupart des régions, puis des pluies intenses en quantités importantes dont le cumul a dépassé 80 millimètres dans le Grand Tunis, Zaghouane, Cap Bon, Siliana, Le Kef, la région du Sahel, Kairouan, Sidi Bouzid, Kasserine, Sfax, voire Tataouine. Ces averses ont été accompagnées de vents forts (50 à 60 km/h) près des côtes, atteignant 90 km/h sous orage La météo prévoit pour aujourd'hui le même type de temps avec des pluies orageuses sur le Nord, le Centre et localement importantes dans le Sud. Les vents continueront à souffler fort surtout près des côtes. A Mahdia et à Sousse, par mesure de précaution, les autorités de tutelle ont prévu la suspension des cours aujourd'hui dans les écoles et les lycées si les fortes averses persistent. Ressources hydriques importantes Les épisodes pluvieux que les régions tunisiennes ont enregistrés au cours des deux derniers mois de l'année en cours est un don du ciel après de très longs mois de sécheresse qui ont fini par assécher les barrages et les puits. Le déficit hydrique avait atteint cet été des niveaux si inquiétants que le ministère de l'Agriculture, à travers la Sonede, a menacé de rationner l'eau potable et de réviser le prix du mètre cube d'eau potable à la consommation. Sans oublier les récoltes perdues par manque d'eaux d'irrigation. Ce qu'il faut espérer aujourd'hui est que ces ressources hydriques bénéfiques et gratuites remplissent les barrages et aillent alimenter les nappes phréatiques à leur plus bas niveau. Dans le sud sinistré par la sécheresse et par le manque de projet de développement, il est nécessaire que les ouvrages hydrauliques ancestraux soient réhabilités pour que ce genre de manne céleste serve à développer la région sur le plan agricole. Ce qui n'est pas peu.