Le projet de restructuration a été adopté et la représentativité de la femme au sein des structures syndicales a été bien confirmée, en attendant l'élection, aujourd'hui, du nouveau bureau exécutif pour un mandat de cinq ans Avant que le rideau ne tombe, aujourd'hui, sur le 23e congrès de l'Ugtt, démarré dimanche dernier à Tunis, les débats battent leur plein. D'ailleurs, les travaux se sont poursuivis, hier, à huis clos, sur les hauteurs de Gammarth, sans suspense ni grande surprise. Seulement une certaine polémique a bien accompagné les vives discussions portant, essentiellement, sur le projet de restructuration de la centrale syndicale et la révision de son statut, avant de les soumettre au vote pour adoption. Dans ce sens, les congressistes se sont mis d'accord sur le fameux article 3 relatif à la représentativité de la femme au sein des structures syndicales de base, régionale et au niveau du bureau central, toutes corporations confondues. Pour Belgacem Ayari, fraîchement élu par ses camarades congressistes au poste de porte-parole du congrès, la femme syndicaliste aura, désormais, son propre quota dans les postes de direction de l'Ugtt. « On est d'accord sur le principe, mais le nombre des femmes membres aux prochains bureaux exécutifs n'est pas encore fixé. Peut-être deux», déclare-t-il, ajoutant que ce quota s'applique transversalement à tous les niveaux d'exercice syndical, même pour les commissions de contrôle financier et du règlement intérieur de la centrale ouvrière. Autre point évoqué, puis approuvé par l'ensemble des congressistes, celui ayant trait au refus de toute forme de normalisation avec l'entité sioniste. « Donc, pour l'Ugtt, cette question controversée, qui n'en finit pas de susciter de virulentes critiques à son encontre, a été tranchée une bonne fois pour toutes », rétorque-t-il. Cela dit, défend-il, la centrale syndicale maintient une position catégorique contre toute relation avec l'Etat israélien, de quelle nature que ce soit. Guerre des mots Et lors d'un point de presse, tenu hier après midi, le porte-parole du congrès a révélé aux journalistes que le statut de l'Ugtt tel qu'il a été amendé a été entièrement adopté. De ce fait, les congressistes ont réussi à dépasser leurs différends autour de certains points litigieux tels que l'article 10 relatif à la représentation syndicale proportionnée sur la base du tiers réparti à toutes les structures de l'Ugtt. Cela s'inscrit dans le cadre de l'œuvre de restructuration tant souhaitée. Avant de passer, aujourd'hui, au moment fort du congrès, celui de l'élection du nouveau bureau exécutif 2017-2022, certains candidats semblent faire campagne discrètement. La tête de liste pressentie gagnante, Noureddine Taboubi, s'est abstenue de parler de son programme futur, ni de sa vision quant aux défis socioéconomiques de l'étape à venir. Mais l'homme a déclaré, maintes fois, qu'en cas de victoire, il s'engage à traduire le slogan du congrès dans les faits basés surtout sur l'allégeance au pays, la fidélité aux martyrs et le dévouement à la classe ouvrière vulnérable. Son rival, Kacem Afaya, dont la liste renferme des secrétaires généraux des syndicats professionnels, paraît agir, manifeste électoral à la main, dans l'intention de se démarquer. Il s'attache à faire passer son message-clé, lui servant de stratégie d'avenir: «Pour mieux approfondir l'exercice démocratique, renforcer l'indépendance de la décision syndicale et enraciner chez les générations futures les principes du militantisme ». Chacun d'eux a l'espoir de succéder à Hassine Abassi, mais seul le verdict des urnes aura le dernier mot.