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Ce laboratoire d'écriture scénaristique
Les ateliers « Sud écriture »
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 02 - 2017

La convivialité va de pair avec le travail laborieux ! Ambiance détendue, certes, mais propice au partage des idées, aux échanges verbaux fructueux et aux conseils avisés des intervenants présents, unis autour d'un seul objectif, le même depuis 20 ans : concrétiser un projet cinématographique, le façonner, en scellant les failles et les défauts qui peuvent survenir sur papier.
C'est sous l'égide du Cnci, de l'Institut français de Tunisie et du ministère de la Culture que s'est déroulée, du 24 janvier au 1er février 2017, la session annuelle des « Sud écriture Tunisie », l'atelier consacré aux scénaristes tunisiens désireux de perfectionner leurs scénarios, sous l'œil bienveillant de spécialistes en écriture scénaristique.
Dans l'enceinte d'une demeure se trouve une salle où est installée une table ronde, rassemblant spécialistes et scénaristes. Sur place, la convivialité va de pair avec le travail laborieux! Ambiance détendue certes, mais propice au partage des idées, aux échanges verbaux fructueux et aux conseils avisés des intervenants présents, unis autour d'un seul objectif, le même depuis 20 ans : celui de concrétiser un projet cinématographique précis, qui peine à voir le jour.
Le façonner, en scellant les failles et les défauts qui peuvent survenir sur papier. Un exercice ardu et minutieux accompli avec succès par l'équipe des « Sud écriture », composée initialement par les deux productrices, Dorra Bouchoucha et Lina Chaabane, Annie Khadija Ben Chedli Djamal, coordinatrice des JCC durant plusieurs éditions, faisant également partie du comité pédagogique de Sud écriture et co-fondatrice. Ces dernières ont fait appel à une formatrice française dotée des compétences nécessaires afin de consolider les acquis des participants : il s'agit de Magali Negroni, réalisatrice et scénariste française, qui n'en n'est pas à sa première coopération. La session de cette année s'étale sur 9 jours, et est scindée en deux parties : la première est consacrée aux fictions et la seconde aux documentaires. Six projets en tout, classés selon ces deux genres. Depuis au moins deux décennies, place aux œuvres étrangères avec « Sud écriture international », qui reçoit les scénaristes subsahariens, maghrébins et moyen-orientaux, depuis 1997. L'atelier national a été lancé en 2006 et a vu naître plus de la moitié des œuvres cinématographiques récentes.
Une telle initiative a été lancée à la fin des années 90, à une époque où la faiblesse des scénarios africains ou arabes se faisait sentir. Un projet d'aide au développement des scénarios a été aussitôt présenté à la francophonie et au CNC en France. Le financement de « Sud écriture » se fait toujours grâce au soutien de ces organismes. « D'où cette dynamique, qui a émergé grâce aux innombrables participants », déclare Annie ben Chadli Djamal qui enchaîne : « Ce n'est que plus tard que ‘‘Sud écriture'' national a été lancé. Six projets qu'on étudie sur une seule session par an, comme celle à laquelle on assiste ! Magali Negroni dirige le navire, actuellement. Emmanuel Bourdieu (fils de Pierre Bourdieu) s'y est impliquée auparavant. Negroni travaillera les fictions. Elle cèdera sa place à Stefano Tealdi, producteur et documentariste italien, qui s'occupe de la partie ‘‘documentaires''», précise Annie.
L'actrice et scénariste Afef Ben Mahmoud fait partie des trois participants. Elle y présente le script de son premier long – métrage « Backstage », qu'elle décrit comme un « Road movie ». Elle se dit extrêmement satisfaite de sa participation et affirme que c'était son tout premier atelier. « Il y a un réel échange, une bonne ambiance. Ça nous aide à aller de l'avant. Cet atelier est très enrichissant sur le plan professionnel et humain». Ismael, deuxième participant, présente son scénario intitulé « Une femme ». Il déclare : «On n'est pas là pour apprendre à écrire un scénario. On a des scénarios et Magali (la formatrice) lit et voit avec nous comment nos envies peuvent être mieux adaptées sur des objets déjà préexistants. Ce sont des discussions ! Et chacun des scénaristes retient ce qu'il a envie de retenir ou décline. Elle pointe les problèmes, les soucis de compréhension, les maladresses d'écriture, etc. » Il ajoute : « Personnellement, c'est la première fois que je fais cela, parce que foncièrement, je n'y crois pas beaucoup. En Tunisie, on a coutume de dire qu'on a un problème avec le scénario. Je ne suis pas d'accord ! Toute la modernité du cinéma dans les années 40 s'est basée sur la désacralisation de l'objet « scénario ». Ce n'est pas le scénario qui est important dans un film, mais plutôt la mise en scène.
Ce qui est différent ! Cela ne veut pas dire, non plus, qu'il faut faire des films sans scénarios, mais l'objet en lui-même n'est qu'un outil pour passer à d'autres écritures. Le scénario n'est que la première écriture, ensuite, la deuxième c'est le tournage, et la troisième c'est la post – production ou le montage. Cette dernière lecture ne correspond pas forcément avec ce qui est écrit sur le papier». Ismael stagne depuis quelques années et n'arrive pas à finaliser son script. En le confrontant aux spécialistes et en le partageant avec les autres participants, de nouveaux regards se présentent, de nouvelles inspirations s'offrent à lui. Lassaad Oueslati, scénariste, troisième candidat, présente son premier script qu'il a entamé y a 6 mois. Il déclare : «J'étais réticent au début, mais je m'étais lancé à la dernière minute. Les idées qu'on partage et les échanges nous boostent. Tous les jugements, toute critique sont les bienvenus. C'est participatif et la diversité des scénarios rend l'activité bien plus intense ! ».
« Il s'agit d'un travail de ''consultant'', explique Magali Negroni, la formatrice. Dorra Bouchoucha et elle se sont connues à « Cinéma du monde ». Leur première collaboration a eu lieu à « Sud écriture ». Cet atelier est pour Negroni du « sur-mesure ». On n'est jamais dans le concept, mais on est plongé dans la matière de l'auteur. On se consacre totalement à l'auteur et à son sujet».
L'étude des trois projets « documentaires » a commencé le 28 janvier 2016 et s'est achevée le 1er février 2017. Elle a été marquée par la participation de Salem Trabelsi et Latifa Doghri. Ce duo a travaillé sur « Rien sur ma mère ». Yassine Redissi y a présenté « La gavroche de Tunis » et Saber Zammouri « Al Meziane ».
Divers films à succès se sont exportés à l'étranger, après avoir été traités dans ce « laboratoire d'écriture scénaristique », unique dans son genre, tels que « Nhebek Hedi » de Mohamed Ben Atia et « A peine j'ouvre les yeux » de Leyla Bouzid. Dorra Bouchoucha a été élue récemment membre du Grand jury de la Berlinale 2017. Et « Hedi » continue de rafler des prix. Ce long métrage a été sacré meilleur film francophone lors de la 22e cérémonie des Lumières à Paris. Et l'aventure continue.


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