Secteur rentable et soumis à une concurrence déloyale, le Promosport est plus que jamais dans l'obligation de se moderniser et d'enrichir son offre. Le Promosport fait partie de notre culture sportive collective. C'est plus qu'un jeu de paris sportifs, c'est aussi un fonds «rentable» qui génère de gros revenus destinés en partie à financer les projets sportifs et les clubs aussi. Tout au long de l'histoire du sport tunisien, le jeu Promosport a tellement évolué. Cela concerne toujours les matches du football tunisien et aussi étranger. Le nombre de consommateurs a tellement augmenté, les revenus générés par les ventes et, également bien sûr, la cagnotte offerte aux vainqueurs selon le type de grille. On parle maintenant de chiffres astronomiques qui posent parfois un problème de partage et de redistribution. C'est le point central du bras de fer entre la FTF et les clubs d'une part, et la direction du Promosport d'autre part. Un bras de fer sur fond de polémiques et d'histoires peu tendres sur la manière dont fonctionne la société Promosport. Pour plusieurs personnes, ce terme désigne seulement le concours de paris sur les résultats de clubs tunisiens et étrangers. Ils ne savent pas que c'est un fonds qui finance les activités du sport via un système complexe de partage de revenus entre la société, les points de vente répartis partout en Tunisie et les parieurs eux-mêmes. Et c'est, justement là où cette structure n'a pas évolué : elle est restée clouée dans son statut classique de société de paris sportifs. Contrairement à ses «concurrents» européens qui ont enrichi leurs offres et diversifié nettement leurs gammes de concours pour cibler un plus grand nombre de parieurs, notre institution a été conservatrice. On se souvient que dans les années 80 et 90, on a vu le concours Promosport essayer d'innover en introduisant le championnat italien et pendant un certain moment quelques matches de basket et de hand. La société Promosport a vécu beaucoup de moments difficiles ces dernières années pour deux raisons essentielles. Il n'y avait pas de volonté d'innover et de restructurer le concours des paris, et puis il y a ce veto des clubs de foot qui réclament plus de parts dans la distribution des revenus et le respect des délais de versement de leurs dus. Des crises de gestion ont lieu dans la société Promosport, sans parvenir à moderniser l'offre et à proposer aux parieurs maints concours qui répondent aux attentes. Concurrence déloyale Ce bras de fer et cette crise du Promosport coïncident avec la montée en puissance d'un concurrent direct et beaucoup plus moderne : Planet win 365. Un «bookmaker» qui est en train d'envahir le marché des paris sportifs en Tunisie. Remarquez que la comparaison des deux types de paris et surtout la technologie utilisée sont largement en faveur du «bookmaker» étranger qui offre plus de concours touchant tous les championnats et types de sports, contrairement à notre concours qui se limite aux championnats tunisien et européen. Et vu les perturbations du calendrier général du championnat national, ce sont les championnats européens qui sont de plus en plus ciblés. En termes de demande et de profil de parieur, Planet, qui constitue une concurrence déloyable, est beaucoup plus compétitif. Les jeunes et moins jeunes à la recherche d'argent font une ruée massive pour Planet. Branchés à leurs téléphones mobiles ou à leurs PC, ils ne sont pas obligés de passer par les points de vente traditionnels qui vivent encore à des années lumière de Planet. Qu'est-ce qui les pousse ? Essentiellement beaucoup de «modernité» et de choix de concours contrairement au cas tunisien. Aujourd'hui et plus que jamais, Promosport a besoin d'innover et d'enrichir ses gammes. C'est une obligation. Elle doit collaborer beaucoup mieux avec la FTF et les clubs pour un calendrier stable et respecté. Les footballeurs sont les acteurs sur le terrain et autour desquels le concours s'organise et se développe. Autant donc les motiver et permettre aux clubs de bénéficier d'une plus grande part qui va servir à financer leurs besoins de plus en plus importants. La restructuration doit toucher aussi la taxation de 25% jugée exorbitante par les parieurs qui réclament sa révision immédiate auprès du ministère des Finances. Cela dit, un grand travail en profondeur est exigé auprès de la nouvelle direction du «Promosport». Un travail qui va vers la modernisation (profiter de la nouvelle technologie) et vers la restructuration. Un nouveau contrat qui permet d'améliorer la rentabilité pour les parieurs, la société elle-même, les clubs (pourquoi pas cibler d'autres disciplines collectives) et, bien sûr, le sport tunisien. «Promosport», au-delà de sa vocation de jeu, est un outil incontournable pour le financement du sport tunisien. C'est de cette manière qu'on doit l'appréhender et essayer de le réformer.