Nouvelle ligne ferroviaire Ethiopie-Djibouti et réhabilitation de l'ancienne ligne Tanzanie-Zambie. De grands projets dans la région Afrique de l'Est intégrant des zones économiques. Plusieurs pays y adhèrent. La Chine est actuellement très active en Afrique à travers sa participation dans différentes régions à la construction de projets pilotes. Sur la base du concept du développement intensif, la Chine se concentre sur la construction de zones de démonstration, utilisant les ressources de base pour étendre les réseaux de chemins de fer, de routes, construire des ports et autres infrastructures afin de planifier et promouvoir, dans des plans d'action commune avec des pays africains, la mise en place de parcs industriels et de zones économiques spéciales. Ces efforts de mise en œuvre d'infrastructures et d'installations de zones industrielles se concrétisent actuellement avec des pays comme le Kenya et l'Ethiopie. Ainsi, un soutien prioritaire est accordé à l'Ethiopie pour la construction du Corridor ferroviaire économique Addis-Abeba-Djibouti. Aussi, un soutien au Kenya pour la construction prioritaire de la ligne ferroviaire Mombasa-Nairobi, du port de Mombasa et de zones économiques spéciales. Au mois d'octobre dernier, Xu Shaoshi, président de la Commission nationale du Développement et de la Réforme,a été invité à assister, à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, à la cérémonie d'inauguration du chemin de fer reliant l'Ethiopie au port de Djibouti, première ligne ferroviaire électrifiée moderne de l'Afrique de l'Est, en tant qu'envoyé spécial du Président chinois Xi Jinping. Ce projet financé et construit par la Chine est, selon l'envoyé spécial chinois, le premier du genre réunissant les «éléments chinois» dans tous leurs aspects : normes techniques, équipements, supervision, exploitation et gestion, marquant une étape importante franchie dans la transformation et la montée en gamme de la coopération mutuellement bénéfique entre la Chine et l'Afrique. Cette ligne ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti traduit de nouveaux changements structurels de « la coopération mutuellement bénéfique sino-africaine ». Il s'agit d'un autre chemin de fer transfrontalier construit par la Chine en Afrique, après le chemin de fer Tanzam (ligne Tanzanie-Zambie). Mais à la différence de ce dernier, cette ligne ferroviaire n'est pas un simple projet d'aide, c'est en l'occurrence un projet de coopération dont la Chine assure le financement, la construction et l'exploitation, reflétant les nouveaux changements de la coopération sino-africaine. Nouveau regard sur l'Ethiopie et Djibouti Désormais, la coopération sino-africaine, qui était axée sur l'aide gouvernementale, le commerce des marchandises et les travaux forfaitaires, privilégie l'investissement et le financement par des entreprises, s'étend à la coopération en matière de production industrielle et au commerce de transformation et couvre des domaines moyen et haut de gamme comme l'investissement, l'exploitation, la gestion d'infrastructures, la mise en place de zones économiques spéciales, de parcs industriels, de centres logistiques et de services financiers. Le côté chinois affirme que le modèle de coopération adopté pour la construction du chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti illustre de nouveaux changements de la coopération mutuellement bénéfique sino-africaine qui se transforme, accède à un niveau plus élevé, affiche une bonne dynamique et offre de larges perspectives. La ligne ferroviaire Addis-Abeba-Djibouti ouvre de nouvelles pistes pour le développement de la coopération Chine-Ethiopie et Chine-Djibouti. Les gouvernements d'Ethiopie et de Djibouti sont nettement plus conscients de la nécessité de l'ouverture et de la coopération, améliorent constamment le cadre juridique et réglementaire, les politiques préférentielles et les services gouvernementaux. Ces efforts tendent à créer des conditions plus attractives pour les investisseurs étrangers, y compris les entreprises chinoises, dans l'espoir de les voir venir nombreux pour investir. L'Ethiopie, quant à elle, profite de différentes plates-formes pour attirer des entreprises chinoises qui portent un nouveau regard sur l'Ethiopie, Djibouti et d'autres pays africains. Elles sont de plus en plus nombreuses à reconnaître que la coopération sino-africaine en matière de capacités de production industrielle et les partenariats industriels représentent une opportunité historique, que l'Afrique recèle d'énormes opportunités d'affaires, et considèrent l'Ethiopie, Djibouti et d'autres pays africains comme une terre prometteuse pour l'investissement et le développement. Depuis le sixième Sommet de Johannesburg du Forum sur la coopération sino-africaine de décembre 2015, la Chine a signé des accords de coopération de tous types avec l'Ethiopie d'un montant de 2,981 milliards de dollars US, dont 1,725 milliard de dollars pour les investissements directs, soit 62,89% du total. Importants investissements Première société chinoise ayant investi en Ethiopie, le « Guangdong Huajian Group » a annoncé l'été dernier un nouvel investissement d'un milliard de dollars pour construire, en banlieue d'Addis-Abeba, le parc d'industrie légère «Dongguan Huajian». De même, le groupe « Jiangsu Sunshine » a signé avec l'Ethiopie une lettre d'intention d'investissements de 980 millions de dollars pour la construction d'une base de production intégrée dans le secteur de la laine. Idem pour la société « Wuxi Jinmao » qui a investi 40 millions de dollars pour une usine de tissus et de vêtements en Ethiopie. Et « China Merchants International » et d'autres entreprises chinoises ont planifié d'investir près d'un milliard de dollars à Djibouti pour la construction d'une zone de libre-échange et d'un nouveau port et la rénovation du vieux port. Les Chinois considèrent que l'ouverture du chemin de fer Addis-Abeba-Djibouti encouragera davantage d'entreprises et d'investisseurs chinois à s'engager en Ethiopie et à Djibouti, mais aussi dans des pays voisins, donnant une forte impulsion à l'accélération de l'industrialisation en Afrique de l'Est. Les entreprises chinoises auront plus d'opportunités de coopération en Afrique et bénéficieront d'un plus grand marché international. D'autre part, la Chine avait promis l'été dernier de financer un projet de réhabilitation et d'extension du chemin de fer Tanzanie-Zambie (Tazara) à quatre autres pays limitrophes. Cette ligne ferroviaire relie actuellement la capitale tanzanienne à la ville de Kapiri- Mposhi en Zambie, et il est prévu que la réhabilitation se fera pour 1.860 km de voies ferrées existantes ainsi que la construction de nouveaux tronçons vers le port tanzanien de Bagamoyo, le Malawi, la République démocratique du Congo, le Rwanda et le Burundi. Ce chemin de fer devrait ainsi relier à terme trois blocs économiques africains: la Comesa (Common Market for Eastern and Southern Africa/ Marché commun de l'Afrique orientale et australe), la Sadc (Southern African Development Community/ Communauté de développement d'Afrique australe) et l'EAC (East African Community/ Communauté d'Afrique de l'Est). Rappelons que le chemin de fer Tanzanie-Zambie a été construit dans les années 1970 par la Tanzania-Zambia Railway Authority grâce à un financement chinois afin de désenclaver la Zambie, un pays sans accès à la mer, et de créer une alternative au chemin de fer passant par le Zimbabwe et l'Afrique du Sud. En 2005, les gouvernements de Tanzanie et de Zambie se sont mis d'accord pour privatiser cette ligne en raison de l'importante baisse de trafic observée et des investissements nécessaires pour réparer les locomotives. La méthode de privatisation n'a pas été déterminée, mais il a été décidé de donner la priorité aux investisseurs chinois en raison de l'implication historique de ce pays dans cette ligne de chemin de fer.