L'argent peut tout... Au CAB, on forme de jeunes talents en permanence. On joue bien, mais on ne rêve plus de remporter des titres, aussi futiles soient-ils! C'est que les clubs les plus riches raflent tout. Les moins huppés, c'est-à-dire les plus pauvres, n'ont plus aucune chance de donner des sensations à leurs fans pour cause de résultats insuffisants et en deçà des espérances. Dès qu'une équipe à budget limité émerge légèrement du lot, montre le bout de son nez et est susceptible de concurrencer les «grands», voire de leur ravir la vedette, elle est vite vidée de sa substance par le biais des mercatos d'été et d'hiver. Le club nordiste a enfanté un nombre incalculable de bons joueurs depuis sa fondation en 1928. On peut citer notamment feu Mokhtar Ben Nacef, les Bouzid, les Chaloueh, les Haddad, feu Manoubi Jeddi, Houcine El Bez, les Zouaoui, les Mehaouchi, feu Moncef Ben Goutta, Zoraï, Chakroun, les Mokrani..., nous en passons et des meilleurs jusqu'aux plus récents, à savoir la génération des Chellouf, Dziri, Almia, Bourcheda, Ben Thabet, Béjaoui, Ben Doulet, H. Zouaoui, Mellouli, Ben Saïd, Shaïek et tout récemment les Yeken et Hamdouni. Et nous en oublions encore... Tout cela pour dire que le CAB a toujours été une grande équipe respectée par tous ! Avec tout ce beau monde, le club phare de la région du Nord a remporté bon nombre de trophées, dont la première coupe continentale offerte à notre pays. Aujourd'hui les données ont changé et le non-amateurisme a tout gâché. On assiste à des compétitions à deux, voire à trois vitesses. Le charme est rompu. Le champion est presque désigné à l'avance. Dis-moi quel est ton budget, je te dirai quelles sont tes chances de gagner un titre. On ne laisse aucune chance à des surprises agréables pour les uns, désagréables pour les autres. Le CAB ne peut plus relever la tête dans des conditions pareilles. La preuve, les responsables bizertins ont laissé filer un nombre impressionnant de talents en un laps de temps : H. Baratli, Ben Mustapha, Mathlouthi, Iheb Mbarki, Fakhreddine Jaziri, Ali Machani, Adam Rjaïbi, Zouaï au sommet de son art, Youssofa, Kchok, Prince Ibara, quand il est devenu efficace, Jabbari, Mhedhebi, sans oublier ceux qui sont partis en douceur sans beaucoup de tapage médiatique. Dès que l'équipe cabiste devient compétitive, on la «démolit» en la vidant de ses meilleurs éléments qui ne peuvent résister aux offres excessivement alléchantes. Le non-amateurisme dans notre pays est l'une des raisons de la dégradation de notre football.