Une campagne prometteuse Il est un fruit bien chéri par le consommateur tunisien vers cette période de l'année : la fraise. Quoique encore plutôt timide et quelque peu hésitante, sa présence sur les étalages de nos marchands de fruits et légumes commence à occuper une place de choix. Mais les prix en sont encore assez élevés : cela va de deux dinars cinq... à trois dinars cinq le kilo. C'est que la saison ne fait que commencer. S'étendant en moyenne de la fin février à la fin juin, la récolte de ce fruit est considérée en milieu agricole comme un point de soudure entre la saison des agrumes et celle des fruits d'été : pêches, abricots, prunes, nèfles... Surtout pendant les mois d'avril et de mai, période creuse chez nous sur le plan fruitier. Et c'est là que, au bonheur du consommateur, elle atteint sa vitesse de croisière et s'accompagne d'une baisse du prix du kilo de moitié pratiquement. C'est dans le Cap Bon qu'on trouve les meilleurs indicateurs. Cette zone est , en effet, vouée à cette culture, puisque cette région donne à elle seule environ 95% de la production nationale en la matière. Et c'est toujours Korba qui en demeure le chef-lieu. Viennent ensuite El Mida, Béni Khiar et Takelsa, puis Menzel Bouzelfa, Béni Khalled et Grombalia. Pour cette année, la campagne s'annonce plus prometteuse que celle de l'année dernière. C'est du moins ce qui ressort de l'espace qui lui a été réservé (dès le début septembre, période des plantations) et des estimations prévisionnelles au niveau de la production. Côté superficie allouée à cette culture, les plantations ont couvert cette saison 600 ha, enregistrant ainsi une amélioration par rapport à la précédente avec à la base les deux variétés de plants habituels : les plants frigo qui ont atteint les vingt millions de pieds cette année et les plants frais qui sont allés jusqu'à 500.000 pieds. Il est à noter que si habituellement la moyenne de la production est de sept à huit tonnes par hectare, avec l'introduction, depuis quelque temps, de nouvelles techniques culturales (l'adoption de lignes jumelées) et de nouvelles variétés, cela a permis d'obtenir un meilleur rendement. Ce qui l'a porté à environ 24 tonnes par hectare sous serre et onze tonnes en plein champ. Par ailleurs, avec des exigences en eau importantes, celle-ci doit lui être pourvue en abondance, avec un taux de salinité n'excédant pas un gramme et demi, la fraise évolue cette année dans des conditions plus favorables que celles de l'année dernière. Rien qu'au niveau des réserves en eau qui ont dépassé les 37 millions de m3 dans les grands barrages : Lobna, Masri, El Abid, Chiba et Bazigh. Sans compter celles recueillies dans les autres barrages et les lacs collinaires. Du reste, le grand froid enregistré aux mois de décembre et de janvier a été fort bénéfique pour la fraise dans ce sens qu'il lui a apporté une bonne amélioration physiologique, nous a-t-on expliqué en milieu connaisseur. Côté récolte, la production atteindrait cette année les 17.000 tonnes enregistrant ainsi une amélioration d'environ 10% par rapport à l'année dernière.