Après l'ouverture des Journées théâtrales de Carthage en novembre 2016 suivie d'une tournée en Tunisie, le spectacle «Le radeau», tant attendu, est de retour pour une tournée en hommage à Ezzeddine Gannoun, une tournée-hommage baptisée «2 ans déjà... Ezzeddine Gannoun toujours là». C'est à l'occasion de la commémoration du deuxième anniversaire de la disparition de ce grand homme de théâtre que le théâtre El Hamra organise une tournée nationale et internationale, — qui a débuté le 25 mars au Kef —, les 27, 28, 29 et 30 au théâtre El Hamra et le 2 avril au festival international du théâtre à Charm El-Cheikh, du spectacle «Le radeau », mise en scène de Cyrine Gannoun et Majdi Abou Mattar dramaturgie signée Souad Ben Slimane. « Le radeau » est la dernière idée de création de feu Ezzeddine Gannoun. Avant son départ, il souhaitait travailler sur la tragédie du siècle qui a empiré depuis la guerre en Syrie, l'immigration clandestine. Un thème aussi usé qu'usant émotionnellement et qui touche à tout un chacun. Fidèle à lui-même, E. Gannoun n'emprunte jamais un chemin facile, il avoue à sa fille Cyrine Gannoun, comédienne de sa compagnie et travaillant avec lui dans les préparatifs du spectacle, plus particulièrement dans la structure anatomique des personnages : «Je vois en guise de radeau un trampoline »... rien que ça... «Oui, c'est un rêve». Un rêve entretenu par sa fille Cyrine Gannoun, artiste et directrice du théâtre en même temps, qui a continué ce voyage grâce à la collaboration de plusieurs générations d'artistes arabes, africains et tunisiens encadrés par ce grand homme de théâtre. Le spectacle est mis en scène et porté par Cyrine Gannoun et Majdi Abou Mattar, un des premiers disciples de Gannoun, devenu metteur en scène depuis plus de 15 ans au Canada. Cette fusion va donner naissance au spectacle théâtral «Le radeau », qui a honoré l'ouverture de la 18e session des Journées théâtrales de Carthage. « On pense souvent que le radeau de la mort ne transporte que des jeunes qui fuient le chômage, la pauvreté, ou des pays détruits et ravagés par les guerres, mais dans notre « radeau » il y a place aussi à ceux qui n'ont pas de rêve ou qui fuient une histoire d'amour ou une mère traversant tout ce périple pour retrouver son enfant. Notre radeau ne peut pas concurrencer la réalité amère que nous voyons chaque jour dans les médias. Notre radeau ne porte pas de chiffres ou de statistiques du nombre de réfugiés qui ont péri ou survécu. Notre radeau dévoile des histoires d'êtres humains», expliquent les metteurs en scène. Des réfugiés venus de Tunisie et de pays arabes et africains, séparés par les frontières, unis par la souffrance sur une petite embarcation. Mitigés entre l'amour et la haine, tiraillés par leurs contradictions, ils mènent ensemble leurs combats de résistance dans un voyage vers le parcours de la vie ou de la mort... Le voyage commence, les corps s'enlacent et la mer s'agite en repoussant cette embarcation pleine d'espoir et de fureur... Soudain, une tempête se lève, les voyageurs s'agitent et le radeau se remplit d'eau.. C'est là que la rude bataille commence, la bataille de l'existence où les personnages révèlent leurs vrais visages... Le radeau n'est-il pas le voyage éternel de l'homme entre la vie et la mort ?