L'érosion marine est un phénomène universel. Dans les quatre points cardinaux de la planète, il prend de l'ampleur et pose problème C'est aux spécialistes et ingénieurs ès qualités de se triturer les méninges, de s'exténuer pour se guider sur les formules idoines alliant l'efficacité, la durabilité et le caractère raisonnable de leurs incidences financières. Pour expliquer d'une manière concise, non savante et aisément accessible au commun des mortels, les causes de ce phénomène menaçant le présent et surtout l'avenir de nos littoraux, comme tant d'autres, ailleurs, de par le monde, il convient de citer, en premier lieu, celle en rapport avec le réchauffement de la planète. Un phénomène intensément lié à la responsabilité humaine et au déficit chronique d'intérêt dans la plupart des pays industrialisés, pour la qualité de l'environnement (prolifération vertigineuse des usines). La première étude-diagnostic réalisée par l'Agence de protection du littoral (Apal) sur les plages de Tunisie remonte à l'année 2003. Elle devait être actualisée en 2012, en partenariat avec le Pnud. A travers cette étude, l'on a recherché à identifier les plages sablonneuses prioritaires les plus menacées par l'érosion marine. Et dont les cordons se sont trouvés détériorés et déstabilisés, nécessitant, de ce fait, une parade et une intervention urgentes de protection et de réhabilitation des dunes. Reconstruire des massifs dunaires Ceci, à travers la mise en place de haies brise-vent en «ganivelles». Il s'agit là d'une technique souple de protection, constituée en genre de piquets en bois de châtaignier, de diamètre variant entre 5 et 7 centimètres. La partie apparente de ces piquets dits lattes est généralement d'une hauteur variant entre 15 et 20 centimètres. Ces «ganivelles» seront alignées sur des distances variant selon les sites balnéaires à peu près à 400 mètres de la bordure du littoral et qui ne gênent pas les baigneurs. Ces cordons sont destinés à permettre la reconstruction des massifs dunaires. Ils sont disposés sur plusieurs formes selon chaque cas : en maillage simple, maillage courbe ou en ouvrage cicatrisant. Autre cause de l'érosion marine et non des moindres, c'est la construction de nouveaux barrages dans notre contrée. Ce qui a considérablement amoindri les apports en sédiments divers (tels que l'argile, le sable, les matières organiques, etc.) au profil de la mer. De tous ces sédiments, l'agitation naturelle de la mer ne renvoie sur la côte que le sable. Et comme ces barrages constituent notre première source d'eau potable, par ces temps de sécheresse quasi chronique, il nous est interdit de nous en passer pour arrêter ledit mouvement naturel alimentant nos côtes en sable. L'eau potable étant la priorité des priorités. Anarchie et empirisme ! Quant à la dernière cause, elle est liée aux constructions anarchiques sur les dunes bordières, ayant particulièrement proliféré depuis l'avènement de notre sainte révolution. Sachant que les dunes de sables produisent un effet amortisseur de grande portée sur l'énergie des vagues. Alors que le rochement (dressement de barrières en rochers à la limite des eaux de mer, tel qu'on en rencontre dans certaines de nos cités côtières (à Rafraf, Sounine, etc.), pratiqué depuis les années 90, n'est pas pour arranger les choses, puisque ces barrières, d'une portée tout à fait locale et limitée dans l'espace, n'ont fait que favoriser l'avancée maritime sur le long du reste des côtes. Sans oublier que ces obstacles font fausse note et gâche la beauté du panorama maritime. L'exemple le plus frappant est celui de Rafraf où le littoral a été partiellement dénaturé. Heureusement qu'on a su nous faire grâce de cette physionomie désagréable et lugubre en autorisant les restaurateurs et cafetiers installés sur le littoral à mettre à niveau et daller la barrière rocheuse longeant leurs commerces pour en faire des terrasses bien entretenues et, pour la plupart, couvertes en plexiglas multicolores. Et faire ainsi le bonheur des vacanciers s'offrant le plaisir de se régaler de poissons grillés et de siroter leurs thés et leurs cafés presque pied dans l'eau.