«L'autorisation du gouverneur n'a plus aucun sens. Nous devons ouvrir notre marché aux acheteurs étrangers ayant un pouvoir d'achat plus important et qui peuvent acquérir des logements haut de gamme», soutient Fahmi Chaâbane «Nous appelons, aujourd'hui, le gouvernement à prendre les dispositions nécessaires pour soutenir le secteur et surtout supprimer totalement l'autorisation du gouverneur, prise il y a une cinquantaine d'années et qui continue à sanctionner les entreprises et le marché». Face à un auditoire composé essentiellement de professionnels, Fahmi Chaâbane préfère prendre le taureau par les cornes et assumer pleinement ses responsabilités de président de la Chambre syndicale nationale des promoteurs immobiliers, relevant de l'Utica (Union tunisienne de l'industrie, du commerce et de l'artisanat). «L'autorisation du gouverneur n'a plus aucun sens. Nous devons ouvrir notre marché aux acheteurs étrangers ayant un pouvoir d'achat plus important et qui peuvent acquérir des logements haut de gamme... Regardons ce qui se passe aux Emirats et au Maroc où le secteur immobilier est devenu une locomotive de croissance et de développement économique», insiste Chaâbane lors de la Journée nationale de la promotion immobilière tenue, hier, mercredi 10 mai, à Tunis sur le thème «La promotion immobilière, vecteur essentiel dans le développement durable». A cause de la crise économique par laquelle passe le pays et la flambée des prix, les entreprises immobilières ne cessent de connaître des difficultés à écouler leurs stocks, notamment le haut de gamme destiné à une clientèle de plus en plus méfiante et ne voyant plus dans l'immobilier le secteur refuge qu'il était autrefois. La suppression de ladite autorisation pourrait s'avérer, de ce fait, comme une solution efficace à la baisse des ventes d'autant plus que l'offre tunisienne demeure compétitive et attrayante et que le nombre d'étrangers vivant en Tunisie pourrait bien augmenter durant les prochaines années. «Il y a beaucoup d'Algériens, de Français et d'Italiens qui souhaitent acquérir un logement en Tunisie. Pourquoi donc priver les entreprises d'une telle demande ?», s'interroge Fahmi Chaâbane. Des problèmes et des solutions Toutefois, la dynamisation du marché local ne dépend pas uniquement de la demande étrangère, car, quoi qu'il en soit, le Tunisien restera toujours le principal client des entreprises immobilières. «Il faut faciliter l'accès au financement et encourager le Tunisien à acquérir son propre logement. Nous ne demandons pas l'impossible !», explique le président de la Csnpi. Pour ce faire, les professionnels appellent à baisser le taux d'autofinancement de 20 à seulement 10%. «Il est aussi de l'intérêt des banques de dynamiser le marché de l'immobilier et d'encourager la demande. C'est pour cette raison que nous appelons la Banque centrale à intervenir pour permettre un prolongement de la période de remboursement. Pourquoi se limiter à 25 ans si on a la capacité de s'endetter pour 40 ans ? Je pense qu'il est indispensable de mettre à jour l'offre bancaire pour qu'elle soit en harmonie avec les besoins du marché», précise-t-il. Les professionnels appellent, également, à créer un observatoire national de la promotion immobilière qui se chargera de l'élaboration d'études, de stratégies de développement du secteur et, surtout, de proposer des réformes législatives permettant une meilleure dynamique du marché.