Les pêcheurs sont appelés à respecter le quota de pêche au thon conformément à la réglementation internationale pour permettre à ce poisson de se régénérer et d'éviter sa disparition au cours des années à venir La pêche au thon rouge ne peut pas se faire d'une façon illimitée et à tout moment. La Tunisie s'est engagée, en effet, auprès de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique de rationaliser la pêche de ce poisson pour éviter sa disparition ou son extinction de la zone de pêche tunisienne. Un quota est réservé à chaque pays membre de ladite Commission. Récemment, prés de 5 tonnes de thon rouge, interdit à la pêche et à la commercialisation, ont été saisies par la Garde maritime à Mahdia. Celle-ci a détruit les quantités confisquées au port de pêche à Mahdia pour éviter leur vente aux consommateurs conformément à la réglementation en vigueur. Egalement, 6 tonnes de thon rouge au total ont été interdites à la vente au cours d'une seule semaine. Le ministère de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydrauliques avait publié, récemment, un communiqué interdisant l'exposition et la vente de thon rouge dans la mesure où la Tunisie a atteint son quota annuel en ce produit si l'on se réfère à la règlementation internationale qui définit le quota de pêche pour chaque pays. Les pêcheurs ne doivent pas considérer cette interdiction comme une barrière à leur activité, mais comme une disposition préventive qui vise à préserver les ressources halieutiques et particulièrement le thon rouge. Choix pour le haut de gamme Le quota de la Tunisie en thon rouge est de 1.497 tonnes en 2016, contre 1.247 tonnes en 2015 avec des recettes d'exportation annuelle estimées en moyenne à 45 millions de dinars environ. C'est dire que ce produit occupe une place de choix dans les exportations tunisiennes, compte tenu de sa qualité haut de gamme. Les pêcheurs tunisiens sont capables de pêcher plus de 2000 tonnes dépassant de loin le quota autorisé. Mais les agents de la Garde maritime sont aux aguets pour éviter tout dépassement. La pêche au thon se fait par des embarcations de grande taille (thoniers) capables de naviguer en haute mer. La pêche se fait par filet quand les conditions climatiques sont favorables en mobilisant plusieurs pêcheurs à bord de l'embarcation. Une délégation tunisienne a pris part à la 24e réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique qui a eu lieu à Malte pour discuter de l'avenir des thonidés et les mesures à prendre en vue d'éviter les abus et la pêche anarchique. Les délégations de 50 pays membres de cette commission dont l'Algérie, le Maroc, la Libye, l'Union européenne et le Japon se sont engagées à respecter la réglementation internationale en utilisant tous les moyens de nature à éviter la pêche abusive de ce poisson. La convention internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique a été conclue en 1966 à Rio de Janeiro (Brésil). La Tunisie en est devenue membre en 1997. Elle se distingue de plusieurs pays de la région par la qualité de son thon en conserve qui est très prisé par les consommateurs aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays même si son prix est considéré par les Tunisiens appartenant à la classe moyenne comme élevé. Le thon tunisien transformé en usine se distingue par ses qualités gustatives et ses vertus sur la santé. Plusieurs espèces de thon sont industrialisées dans les usines réparties à travers plusieurs régions, et ce, pour satisfaire une demande de plus en plus croissante. Le thon frais vendu dans les étalages des marchés est également très demandé par les particuliers et les restaurateurs ou les hôteliers. D'importantes quantités sont aussi exportées vers certains pays. Une gamme diversifiée de conserves de thon (entier à l'huile d'olive, à l'huile végétale, et les filets de thon à l'huile assaisonnée à des herbes de province, du citron, de l'harissa, des olives) est ainsi proposée aux consommateurs. Le conditionnement se fait selon les normes établies en matière d'hygiène et de qualité. Les usines s'approvisionnent régulièrement en thon en recourant aux pêcheurs reconnus et agréés.