L'Organisation agricole dénonce «le comportement passif» des autorités à l'égard de la contrebande et la détérioration des prix des fruits estivaux Le bureau exécutif élargi de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) a dénoncé hier le comportement passif des autorités concernées envers le phénomène de la contrebande, l'absence du contrôle sanitaire sur les produits vendus en contrebande et l'incapacité des autorités de réformer le dossier relatif aux circuits de distribution. Selon un communiqué publié hier à l'issue de sa réunion périodique, il a également critiqué la nouvelle hausse des prix des hydrocarbures, qui a un impact négatif sur le rendement du secteur de la pêche et sur les recettes des pêcheurs. L'organisation agricole a appelé à accélérer la mise en place d'un nouveau système de couverture sociale qui tient compte des spécificités du secteur et qui convient aux capacités des pêcheurs, en accélérant l'opération de vente aux enchères de la pêche à Charafi à Cheba, au cours de cette semaine. Le bureau exécutif a exprimé sa préoccupation quant à la détérioration des prix de plusieurs produits des fruits estivaux, tels que la pêche, le pastèque et le melon ainsi que ses impacts sur les agriculteurs qui souffrent des dégâts subis par les catastrophes naturelles et changements climatiques, notamment en l'absence d'une vision stratégique et des moyens efficaces de la commercialisation et l'exportation. En ce qui concerne la saison des tomates, l'Utap a souligné son appui aux craintes des producteurs envers les comportements de certaines unités de transformation qui ont procédé exprès à la réduction du poids avant la réception de la récolte à des taux oscillant entre 3 et 10%. L'Utap a appelé également l'autorité de tutelle à intervenir pour exécuter les mesures prises pour limiter la baisse des prix de la production des volailles. Au cours de cette réunion, il a été décidé d'ouvrir la candidature, du 17 à 24 juillet, pour renouveler les fédérations nationales restantes, en attendant l'organisation des assemblées générales, au cours de la première quinzaine du mois d'août. En outre, un calendrier a été fixé pour renouveler les syndicats sectoriels. En ce qui concerne les préparatifs du Salon international des machines de l'agriculture et de la pêche (Siamap 2017), le bureau exécutif a souligné que la réussite de cette manifestation agricole est une responsabilité commune qui exige l'adhésion et la conjugaison des efforts de toutes les structures de l'Utap et ses cadres. Céréales : 13 millions de quintaux au grand maximum L'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (Utap) estime que les chiffres présentés par le ministère de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche au sujet de la récolte céréalière 2016-2017 aux plans collecte et stockage sont exagérés et dénués de toute précision et objectivité. L'organisation agricole a souligné, dans un communiqué, publié hier, après la réunion périodique du bureau exécutif élargi, tenu mardi, son refus total de ces chiffres, appelant à hâter la collecte de la récolte afin de la protéger des conditions climatiques défavorables. Le président adjoint de l'Utap chargé de la production végétale, Chokri Rizgui, a déclaré, à l'agence TAP, que la producion réélle de céréales ne dépassera pas 13 millions de quintaux au grand maximum, contrairement aux dires du ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Samir Taïeb, qui avait annoncé une hausse de la production pour atteindre 17,86 millions de quintaux. Rizgui a critiqué, dans une déclaration à TAP, les propos du ministère quant au maintien par l'agriculteur d'une moitié de la production, soulignant qu'il n'est pas dans l'intérêt de ce dernier de garder la moitié de la récolte alors qu'il ne doit sauvegarder que les semences ou entre deux et trois pour cent de sa production. Il a affirmé, dans le même contexte, que ces déclarations sont «purement politiques» et ont été adoptées par le ministère uniquement pour se désengager de ses responsabilités vis-à-vis des producteurs, car les chiffres réels exigent une intervention d'urgence. La récolte, a-t-il dit, est «très faible» et contribuera à augmenter l'endettement, car une production de sept millions de quintaux de céréales est en deçà de la moyenne nationale (16 quintaux par hectare), «ce qui ne couvre pas les dépenses de l'agriculteur». L'Utap a également mis l'accent sur la nécessité de parachever le projet de loi relatif à la création d'un fonds des catastrophes naturelles dans le cadre de la commission technique commune entre le ministère et l'organisation agricole, sachant que plusieurs zones ont subi des dégâts qui ont atteint 80% au Kef et à Siliana, touchant, en outre, plusieurs délégations à Béja, selon Rizgui.